« C’est un changement inévitable ». Dans une interview accordée à nos confrères de L’Economiste, le directeur général de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) Abderrafie Zouitene est catégorique : il faut créer de nouvelles compagnies aériennes nationales.
Si officiellement la Royal Air Maroc (RAM) n’a plus le monopole depuis 1997, la compagnie est la seule à desservir certaines destinations en provenance du Maroc. C’est le cas par exemple pour Montréal ou plusieurs capitales africaines. Et ce monopole naturel n’incite pas la RAM à diminuer ses tarifs. En guise d’exemple, un vol Casablanca – Lomé avoisine les 1 100 dirhams.
Or, pour Abderrafie Zouitene, l’offre aérienne influence directement le tourisme. « Si la tendance a été positive ces dernières années, c’est surtout grâce à la croissance de l’offre aérienne low-cost à destination du Maroc […] plus de 95 % des touristes arrivent au Maroc par voie aérienne », explique-t-il à L’Economiste.
RAM et Air Arabia Maroc suffisantes ?
Mais pour Nabil Lakhel, responsable du transport aérien au sein du ministère des Transports alors contacté par Telquel.ma, le nombre de compagnies est suffisant. « On se demande pourquoi chercher à créer d’autres compagnies low-cost alors que l’on peut développer celles déjà existantes au Maroc », nous répond-il assurant que « le modèle low-cost a un grand rôle à jouer.»
Il fait référence à la Air Arabia Maroc, compagnie à vocation low-cost mais qui reste peu développée, et aux compagnies étrangères. Parmi les 22 compagnies européennes couvrant le ciel marocain, 14 sont des compagnies low-cost. Nabil Lakhel avoue que la RAM « s’est retrouvée face à une concurrence agressive, menée par des compagnies redoutables et performantes ». Mais il ne veut pas croire que ces compagnies low-cost constituent un manque à gagner pour le pays au profit de compagnies étrangères. Il l’assure : « ce manque a été compensé par une révision intelligente de sa politique de développement [de la RAM, ndlr] ». Et de rappeler que, quoi qu’il en soit, la question n’est pas à l’ordre du jour du ministère puisque la création d’une nouvelle compagnie dépend des investisseurs.
Le Maroc a besoin que Mr Zouiten fasse son devoir au pays et ne pas boycotter la RAM parce que un jour le PDG de compagnie national lui a montré la porte