C’est un coup de tonnerre à Boulogne-Billancourt (banlieue parisienne) qui assombrit le ciel de Tanger. Au siège de Renault, Arnaud Deboeuf, responsable de la gamme « Entry » (low-cost) chez le constructeur automobile français, lance un pavé dans la mare en déclarant en interview le 15 septembre que Renault produisait trop de véhicules low-cost. C’est le segment des monospaces de la marque Dacia (dédiée au low-cost) qui est concerné :
Il y en a trois aujourd’hui [le break Logan MCV, le Lodgy, le Dokker, ndlr], il pourrait y en avoir moins dans le futur. Nous sommes dans l’analyse, pas dans la décision. […] On a fait une erreur, et on va voir comment la rattraper.
En cause, des ventes insuffisantes réparties sur trois différents modèles, alors que le modèle économique du low-cost suppose précisément de répartir les coûts sur des volumes de production importants.
Suspense pour les Dokker et Lodgy produits à Tanger
Sauf que sur ces trois modèles, deux sont produits exclusivement à l’usine de Tanger-Med. Il s’agit des Dokker et Lodgy. La fin de leur production serait un coup rude porté à l’usine de Tanger-Med, qui produit, par ordre d’importance, des Lodgy, des Dokker et des Sandero.
Mais M’hamed Tazi, directeur de la communication chez Renault Maroc, exclut catégoriquement cette hypothèse : « Les propos d’Arnaud Deboeuf sont à placer dans le cadre de sa vision qui est centrée sur le marché européen. L’usine de Tanger-Med produit à destination de ce marché, mais pas uniquement, il y a d’autres débouchés, le développement vers l’Afrique notamment compte énormément pour nous ».
Au premier semestre 2014, l’usine de Renault a exporté 97 000 véhicules, dont 25 % étaient destinés au marché français, 10 % au marché allemand, 7 % au marché espagnol, les trois premiers postes d’exportation des automobiles produites dans l’usine de Tanger réunissant ainsi 51 % des débouchés du constructeur, révèle M. Tazi.
Marché mondial, enjeux marocains
Entre le Dokker et le Lodgy, l’usine de Tanger-Med ne peut que croiser les doigts pour qu’aucun des deux ne soit abandonné par la direction de Renault.
M’hamed Tazi affiche sa confiance : « Le Dokker remplace le Kangoo, avec lequel les Marocains ont une histoire forte. Il a déjà représenté jusqu’à 60 % des ventes de Renault au Maroc ! Héritier du Kangoo, le Dokker connaît le même succès ». De fait, ses ventes à l’échelle mondiale ont progressé de 28,5 % au premier semestre 2014, selon Les Echos.
Et pour le Lodgy ? Même sérénité affichée. « Le Lodgy est bien mis en avant, notamment dans la perspective de remplacer la flotte de grands taxis au Maroc. Cela représenterait une production de 45 000 véhicules rien que pour le Maroc, soit la production d’une usine d’envergure internationale pendant un an ». Toutefois, sur la première moitié de l’année, les ventes du Lodgy ont baissé de 42,2 %. Reste à savoir si le marché des grands taxis marocains pourrait suffire à sauver ce modèle.
Reste à savoir si le marché des grands taxis marocains pourrait suffire à sauver ce modèle.
hada lli ma bghinache!!!