La Maison de l’Eléphant Blanc, cap sur Gibraltar
Nichée sur les hauteurs de Tanger, cette demeure d’exception possède l’une des vues les plus envoûtantes de la ville blanche.
Si Tanger pouvait se raconter, elle le ferait à travers les mille et une maisons qui bordent ses rives atlantique et méditerranéenne.
Tony et Khera, voyageurs invétérés, ont renoncé à choisir : ils se sont installés là où l’océan et la mer se rencontrent. Littéralement happés par une nature à mi-chemin entre la Sardaigne et la Grèce, ils ont jeté leur dévolu sur deux petites pensions à flanc de falaise et en ont fait La Maison de l’Eléphant Blanc. Adossée à la kasbah et tournée vers le détroit de Gibraltar, sa terrasse de 240 m² est à elle seule tout un programme. Imposant belvédère, on s’y sent comme sur un bateau traversant les eaux troubles atlantico-méditerranéennes, regardant Tarifa droit dans les yeux et guettant l’émergence d’une Atlantide, légitime en ces lieux.
L’intérieur blanc immaculé marie une architecture contemporaine et des bribes du prestigieux passé de la ville. Des carreaux blancs et noirs tapissent la partie inférieure du mur de l’escalier et des verres rouges, jaunes et bleus viennent ajouter une touche métissée au lieu, rappelant les origines syrienne et espagnole de Khera et Tony. Les sept suites de la maison ne lésinent si sur le luxe ni sur le confort, faisant de cette demeure l’une des plus belles de la Dream City. On y retrouve la majesté et le mystère que son nom laisse imaginer. La Maison de l’Eléphant Blanc peut accueillir jusqu’à 12 personnes qui profiteront de son hammam comme de la dextérité de son personnel, le regard rivé sur l’Espagne voisine.
La Sultana Oualidia, bleu lagon
Au cœur d’une nature sauvage, au bord du lagon bleu de Oualidia, La Sultana s’est lovée dans de la pierre pour inviter à la magie de sa découverte.
Il est de ces lieux qui intriguent et attirent pour ne plus vous quitter une fois que vous les avez approchés. La Sultana Oualidia en fait partie. Vanter la beauté de ce site préservé serait superflu. Cet hôtel de charme, qui côtoie les terres maraîchères et les marais salants, est abrité du vent par un cordon rocheux. Sa construction, il y a plus de dix ans, a nécessité l’utilisation de matériaux pouvant braver l’humidité de la lagune tout en épousant majestueusement la nature exubérante environnante. Depuis, La Sultana Oualidia n’a pas pris une ride.
En traversant en barque la lagune, on est séduit par cet édifice qui s’érige en monument, tout comme le palais d’un ancien sultan qui borde la rive. Toute de pierre vêtue, la bâtisse dégage volupté et sérénité. Alors que les heures s’égrènent, des tableaux fascinants s’esquissent au gré de la brume, des mouvements du soleil ou de la lagune. Un énorme bassin, une plage privée, une piscine extérieure ionisée (d’une longueur de 40 m), cinq jacuzzis d’eau de mer autour de la piscine extérieure… autant d’atouts qui font de ce jardin de 6500 m² un véritable éden où viennent se blottir, sans détonner, quelques paillottes au pied du fort mauresque.
Le spa dont les murs de pierre accueillent des toiles de Chaïbia et de Fatna Gbouri, est un enchantement des sens. Les suites sur deux niveaux abritent sur leur terrasse des jacuzzis d’eau de mer. La Sultana Oualidia est l’un de ces lieux intemporels que l’on passe sa vie à chercher. Le luxe y est pensé naturellement. Sa magie, elle, est imprévisible.
Balcony, plongée sur la baie
Un promoteur ambitieux et un architecte ingénieux ont rêvé et conçu un véritable balcon sur la baie de Tanger avec une vue imprenable sur la mer, le ciel et la nature intacte.
Parce que Tanger n’a pas fini de déployer ses charmes, les promoteurs immobiliers ont pris d’assaut les sites qui contournent le cap Malabata ; un détroit toujours aussi fascinant et une forêt encore préservée. Balcony est le fruit d’un brainstorming entre le promoteur du projet et Patrick Collier, architecte français qui exerce au Maroc depuis les années 70, maintes fois primé pour ses réalisations qu’il définit comme « un acte d’humilité à l’égard du site, de l’environnement, de la dimension culturelle, des contraintes techniques et constructives… ». Tombé amoureux du site, Patrick Collier a imaginé un complexe où « le vivre dehors » n’est pas qu’une expression dans l’air du temps. Il se développe autour de terrasses donnant à la fois sur la baie de Tanger, son port et sa kasbah.
Ksar Massa, entre ciel et mer
Vivre un dépaysement total au bord de l’Atlantique tout en savourant les délices du cocooning dans une maison d’hôtes aux allures de ksar ? Une promesse tenue par Nasser Laraki qui a créé un lieu d’exception au cœur du parc national de Souss-Massa.
La plupart des hôteliers auraient opté pour une architecture balnéaire rappelant la proximité de la mer. Lui a voulu intégrer une touche de Mexique sur son site. Et quel site ! Entre Agadir et Tiznit, il s’étend le long d’une plage sauvage, avec en arrière-plan l’Anti-Atlas.
Nasser Laraki, ancien acteur majeur du monde de la communication, tombe littéralement sous le charme de cette piste sablonneuse découverte au hasard d’un repérage professionnel. Y retourner est une évidence. Cela fait treize ans que son idylle avec Ksar Massa perdure, et il a entraîné dans son sillage des habitués qui s’y retrouvent régulièrement.
Lorsqu’il décide de s’installer en 2001, Nasser Laraki préfère l’éclat rougeoyant des dunes de ce paysage désertique du Sud atlantique au bleu et au blanc, couleurs emblématiques des établissements balnéaires. En l’absence d’eau et d’électricité, il envisage d’abord de construire une bâtisse traditionnelle qui va se fondre dans l’environnement sans pour autant négliger la vue sur la mer. Les normes antisismiques ne le permettant pas complètement, « nous nous sommes contentés de nous inspirer de ce type d’architecture ». Des matériaux simples, faciles à poser et à entretenir et le recours à une main d’œuvre locale ont été privilégiés par le maître des lieux. Les sols en ciment teinté et les murs, chaulés ou en tadelakt, dégagent une certaine contemporanéité. Les allées extérieures, elles, sont recouvertes en dalles de l’Ourika. Aujourd’hui, ce site protégé qui fait partie du parc national de Souss-Massa évolue au gré des envies du propriétaire, de sa clientèle mais aussi de la nature. Tournés vers l’Atlantique, maison d’hôte, maisons privées, bivouacs et appartements déploient le savoir-faire des artisans du royaume tout en garantissant un niveau de confort essentiel à ce havre de paix.
Ksar Massa conjugue plaisir et farniente en vous laissant cette exquise impression d’être suspendu quelque part entre ciel et mer.
Kasbah de Tabelkoukt, horizon sud
La Kasbah de Tabelkoukt n’en a que l’aspect extérieur. Ce lieu de charme est un véritable écrin de modernité, où l’originalité dispute la vedette au raffinement, et sur lequel l’Atlantique veille jalousement.
A 4 kilomètres en amont, il y a Mirleft et son village à l’unique avenue. Une trentaine de kilomètres plus au sud, Sidi Ifni nous rappelle, à travers son architecture coloniale, qu’elle a appartenu autrefois à l’Espagne. Située sur la route de l’Afrique noire qui longe l’Atlantique sur près de 2000 kilomètres, la Kasbah de Tabelkoukt s’élève au sommet d’une falaise surplombant une plage déserte.
Dans un intérieur néo-classique, Nicole Arbousset, la propriétaire, s’est aventurée à mêler avec maestria un esprit années 30 à l’art oriental revisité. Des canapés Chesterfield en cuir bleu clair trônent au milieu de la grande réception, côtoyant des meubles chinés partout dans le royaume et des tableaux de grands maîtres de la peinture. Il faut dire que cette Française n’en est pas à son premier succès. Son riad marrakchi témoigne d’un goût certain pour les mélanges réussis et de son amour de la brocante raffinée.
La peinture du bar d’un noir métallisé contraste avec les eaux bleues de l’Atlantique et les arches en terre rouge de la Kasbah, visibles à travers de grandes baies vitrées. Une piscine à débordement dont la perspective se confond avec l’océan invite à la détente ou à la méditation. Les sept chambres et suites satisfont tous les goûts sans rien sacrifier à l’esprit du lieu. Elles offrent une vue imprenable sur l’océan et disposent chacune d’une terrasse et d’une cheminée.
Hiver comme été, quoique les saisons s’entrechoquent dans cette partie du Maroc, la Kasbah, avec ses allures de forteresse, est un site unique où le temps semble s’arrêter dans une infinie tendresse, celle du Sud.
Asmaa Chaidi Bahraoui
la premiere je l’ai commercialisé en juillet et juin 2011 pour 10000dh/jour