La décision a été prise la semaine dernière, sans grande publicité, mais elle changera la vie de plusieurs milliers de femmes en situation irrégulière au Maroc.
La Commission nationale de suivis et de recours pour la régularisation des migrants en situation administrative irrégulière, présidée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), a donné son feu vert pour délivrer une carte de séjour à toute femme migrante ayant déposé un dossier. Mieux, la mesure a un effet rétroactif et concerne, à l’écriture de ces lignes lundi 28 juillet, « 5 060 femmes », nous détaille Driss Yazami, président du CNDH.
Un nombre appelé à augmenter, car la commission a également pris en compte les conjoints et les enfants qui vont obtenir dans la foulée leur carte de séjour, explique Driss Yazami, qui justifie cette priorité accordée aux femmes :
Il s’agit d’un groupe particulièrement vulnérable. Nous avons obtenu l’appui du ministère de l’Intérieur pour entériner cette décision.
Inverser la tendance des refus massifs
Installée il y a un mois, la Commission nationale de suivis et de recours pour la régularisation des migrants a réceptionné, à la date du 26 juin, 16 123 demandes de régularisation déposées dans les centres mis en place à travers le Maroc. Le demandeurs proviennent de 96 pays. Quinze nationalités se taillent la part du lion et représentent 93 % des recours remis aux autorités. Les Sénégalais sont en tête, suivis des Syriens, des Nigériens, des Ivoiriens et enfin des Guinéens.
Lancée le jeudi 2 janvier 2014 et s’étalant jusqu’au mois de décembre de la même année, la campagne nationale de régularisation des migrants sans-papiers concrétise la nouvelle politique migratoire annoncée par le Maroc fin 2013. Au total, entre 30 et 40 000 migrants en situation administrative irrégulière vivent dans le royaume, qui se transforme en pays d’accueil après avoir été longtemps un simple point de passage, essentiellement pour les personnes en provenance des pays subsahariens.
Saluée par la société civile lors de son annonce, l’opération a ensuite été critiquée pour sa lenteur. Le Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants (Gadem) avait regretté le fort taux de rejet des demandes de régularisation déposées par les migrants (92,6 %).
Driss El Yazami assure que la décision de régulariser plus de 5 000 migrantes et leurs familles « inversera nécessairement cette tendance ».
une bonne nouvelle en effet fidéle au principes marocains de générosité, d’hospitalité et de partage