Dans son rapport intitulé L’école, les nouvelles technologies et les paris culturels, adopté à l’unanimité le jeudi 24 juillet, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dresse des mesures concrètes pour rehausser le niveau du système éducatif national. Le Conseil propose notamment d’intégrer les Technologies de l’information et de la communication (TIC) et de promouvoir la culture dans les écoles, collèges et lycées du royaume.
Pour le CESE, la compétitivité du Maroc dans « un univers gouverné par la mondialisation » passe par une bonne utilisation des TIC. Pour cela, le rapport détaille les mesures à prendre, de la formation en passant par le matériel sans oublier l’offre pédagogique, appelée à passer désormais par les tablettes, les smartphones et des offres d’enseignement mises en ligne gratuitement.
Le CESE prône l’ouverture vers le secteur privé
Les rédacteurs préconisent par exemple d’utiliser les TIC dans le cadre de l’apprentissage des sciences expérimentales. Aussi, il convient selon eux de ne pas limiter l’usage des TIC aux seuls cours : les activités parascolaires doivent aussi les favoriser, pour renforcer leur démocratisation.
Le renforcement de l’enseignement par les TIC nécessite aussi la formation des enseignants de manière continue à l’utilisation de ces nouveaux outils. Pour cela, le CESE appelle à s’ouvrir à des formateurs des universités et du secteur privé. L’objectif est également de pousser les professeurs à « développer des contenus numériques pédagogiques ».
Les MOOC recommandés
Cela passe notamment par «des cours en ligne tels que les MOOC ». Ce système devrait permettre aux élèves (des lycées surtout) d’avoir à leur disposition les cours pour quelques années encore, et de pouvoir ainsi les suivre en ligne. Un élève qui a des lacunes en mathématiques pourra utiliser son ordinateur ou sa tablette pour revenir sur d’anciens cours et réviser les fondamentaux.
Mais pour mettre en place tout cela, il y a un effort de logistique et de rationalisation que nos écoles sont amenées à faire. La logistique constitue donc un élément incontournable pour concrétiser ce projet. Ainsi l’installation du Wi-Fi avec un débit au minimum de 2 mégabits dans les écoles, collèges et lycées, la présence d’une « alimentation électrique adéquate », sont autant de facteurs recommandés qui pourront contribuer à « l’utilisation effective des outils » TIC.
Les opérateurs téléphoniques appelés à contribuer
Pour plus d’efficacité, il sera aussi important de résoudre le problème de vieillissement des équipements en « étalant les acquisitions sur une durée de trois ans au maximum pour les ordinateurs ». Pour éviter l’obsolescence rapide de l’équipement, les achats devront prendre en compte l’évolution de la technologie et de la baisse des prix des matériels. De plus, les nouvelles fournitures doivent s’adapter aux smartphones et tablettes et « accessibles sur toutes les plateformes modernes ».
Le rapport ne s’arrête pas là. Il demande aux opérateurs téléphoniques de proposer des offres d’éducation. L’idée est de permettre l’accès aux sites éducatifs à des prix avantageux, sur le modèle des offres des fournisseurs pour un public jeune à faible pouvoir d’achat, leur permettant un accès limité aux réseaux sociaux (type offres WhatsApp ou Facebook). Au lieu de payer un mois de chat à 50 dirhams, il sera possible pour un prix modique de se connecter exclusivement à une liste de site éducatifs prédéfinie.
Pour alimenter en contenu éducatif les différents programmes, le CESE préconise la mise en place d’« un pôle national de production des contenus marocains ».
Culture en ligne
Une fois introduites dans le système éducatif, les TIC serviront à compléter et renforcer les connaissances scolaires par les disciplines culturelles et artistiques dans les établissements scolaires. Les élèves pourront enrichir leurs connaissances culturelles et produire à travers « des contenus textuels, audiovisuels » disponibles sur des sites Internet développés pour l’occasion.
Il est aussi prévu d’établir un partenariat entre les différentes régions du pays et de favoriser la mise en place de « musées numériques » afin de « mettre les jeunes en contact avec leur histoire et les aspects de la cultures et des valeurs marocaines ».
Pour financer ce chantier, le CESE appelle à ne pas se limiter aux seuls budgets prévus, mais à s’ouvrir aux investisseurs qui disposeront de facilités de l’Etat pour investir dans le secteur.
C’est un rêve en plein jour et soleil ! et l’arabisation : qu’est-ce que vous allez en faire ?