En visite à la mosquée du Prophète à Médine, plusieurs femmes pèlerins accusent les surveillantes de discrimination raciale au profit leurs homologues saoudiennes et des pays du Golfe, rapporte le site Saudigazette. Elles ont également affirmé avoir été forcées de quitter la place Al-Rawdah Al-Sharif située entre l’estrade et la salle du prophète Mohamed. Citées par le quotidien local Al-Bilad, certaines femmes étrangères affirmant avoir été victime de ce mauvais traitement ont raconté leur mesaventure, comme Zainab Abdul Fadeel, une Égyptienne venue accomplir le hajj :
La femme qui supervisait les lieux nous a fortement réprimandé et nous a dit que ce n’était pas une salle de mariage alors que nous étions seulement en train d’exprimer la joie.
Elle estime que « le superviseur a été rude et impitoyable » avec elles parce qu’elles « étaient des étrangères ».
Abdul Fadeel a également affirmé que les étrangères ont été classées en fonction de leur pays. « Des groupes de femmes visiteurs de la même nationalité ont été regroupées en place », dit-elle, se demandant pourquoi les femmes saoudiennes et du Golfe ont été gardées ensemble tandis que les autres femmes ont été regroupés en fonction de leur pays.
Regroupement des pèlerins par nationalité
Même son de cloche chez Huda Bint Ismael, une Marocaine de Fès. Elle dit avoir été choquée quand elle a entendu un superviseur dire que toutes les femmes saoudiennes devaient aller d’un côté tandis que toutes les femmes étrangères devraient aller de l’ autre :
J’ai été choqué par cette disparité flagrante. La mosquée n’est-elle pas pour tous les musulmans ? A cause de leurs mauvais traitements, ces superviseurs sont en train de tuer la spiritualité.
Khadija Abdul Hameed, une Turque, se demande pourquoi les hommes saoudiens ont été autorisés à se mélanger avec les visiteurs masculins d’autres pays tandis que les femmes ont été regroupées avec leurs compatriotes. « Quel est le problème si je priais entre deux femmes, l’une d’Indonésie et l’autre du Nigeria ? », s’interroge-t-elle.
Zahida Ammar, de Palestine, se présente comme une vieille dame en visite à la mosquée du Prophète pour la première fois de sa vie. « Je voulais tellement passer plus de temps à Al-Rawdah, à prier et à réciter le Coran. Ce simple rêve ne s’est pas réalisé parce que les superviseurs m’ont viré seulement après un court séjour là-bas », déplore-t-elle.
Zahida a témoigné avoir attendu une heure à la porte pour être autorisée à entrer dans la mosquée du Prophète, mais on ne lui a permis de rester que cinq minutes à Al-Rawdah : « J’ai supplié la surveillante de me donner le temps d’offrir deux autres rakaats mais elle a refusé et m’a demandé de quitter immédiatement. »
Un responsable des affaires de la mosquée se défend
Cheikh Abdul Wahid Al-Hattab, le directeur de l’information et des relations publiques à la présidence des affaires de la mosquée du Prophète, a réfuté les accusations de discrimination et s’est expliqué. Il assure qu’il n’y a pas de discrimination raciale ou d’inégalités sociales, et que le regroupement des femmes en fonction de leurs nationalités a été fait pour faciliter la circulation :
Nous organisons l’entrée des femmes à la mosquée pour éviter les bousculades. Il est beaucoup plus facile de les faire entrer en fonction de leur pays ou de leur nationalité.
Selon lui, les autorités de surveillance peuvent s’adresser aux visiteurs dans leur propre langue quand ils sont regroupés en fonction de la nationalité : « Il est vrai que les femmes saoudiennes et les femmes des pays du golfe sont regroupées. C’est pratique et cela ne donnera pas lieu à des problèmes entre les visiteurs ». A. Wahid Al-Hattab a nié que les femmes saoudiennes et des pays du golfe aient reçu un traitement préférentiel. «Nous traitons les visiteurs saoudiens exactement comme les autres visiteurs », et de conclure : « l’endroit est saint et doit être respecté ».
Sans blague!