Si la Turquie est un État laïc, le ramadan est suivi de manière massive par la population, excepté par une minorité constituée surtout d’étudiants ou d’adeptes d’autres religions (chrétiens et juifs). Pour ces derniers, il leur est permis de manger dans des lieux publics mais préfèrent rester discret en se réfugiant chez eux, dans quelques bars ou encore dans des cafés et restaurants ayant une salle à l’étage ou en sous-sol. En revanche, dans les villes touristiques comme Antalya, Istanbul, Izmir et Bodrum, les restaurants restent ouverts toute la journée et l’alcool est toujours servi aux locaux comme aux touristes.
Contrairement à plusieurs pays à majorité musulmane, les entreprises et les administrations n’ont pas un horaire spécialement aménagé pour le ramadan. Cela étant, les jeûneurs peuvent quitter leurs bureaux plus tôt afin d’arriver à leur domicile avant l’heure de l’iftar.
Des olives pour rompre le jeûne
En Turquie, le jeûne est rompu, comme le veut la tradition musulmane, par des dattes. Spécificités locales obligent, certains préfèrent commencer leur iftar en mangeant une olive. Pour ce qui est des plats préparés pour le ramadan, bien qu’il n’existe pas de menu spécifique au mois sacré, on retrouve une dominante de plats à base de produits laitiers. Après la rupture du jeune, les Turcs attaquent par une assiette de hors d’œuvre composée de fromage blanc et viande hachée, viennent ensuite les plats de résistance, comme le « Su or Sigara Boregi » (pâtes au four farcies de fromage et de viande hachée). Il existe une variante appelée « Sucuk » ou « Pastirma », selon les régions. La viande hachée est remplacée par des saucisses avec des olives noires.
Le pidé, le msemmen turc
Les soupes sont aussi prisées. Les Turcs ont plutôt un faible pour celles au yaourt ou aux légumes. Autre plat principal qu’on retrouve sur les tables du ramadan : des grillades servies avec du riz ou de blé concassé en pilaf (boulgour). Le pidé, un pain de forme ronde ou ovale très plat, doré au jaune d’œuf est aussi un incontournable de l’iftar, à l’image du msemmen marocain. Enfin pour le dessert, l’on sert des baklavas (feuilles de pâtes fines fourrées de noisettes avec un sirop) ou encore Gullaç (une sorte de pudding de riz).
En guise d’en-cas, des repas léger sont servis, à l’image de la çorba (potage). Tout le long de la soirée, on consomme du thé noir (çay) ou du lait battu (Ayran). En fin de soirée, place au repas traditionnel, généralement composé de kebabs, mezzé, et de salades de choux, ou de tomates, oignons, citron et menthe.
Le café turc, très fort, est généralement moins consommé pendant le mois sacré.
Bon rapprochement !