Le tribunal de Casablanca a refusé, une nouvelle fois, mardi 24 juin, la demande de liberté provisoire du rappeur L7a9ed. Le jugement a été mis en délibéré et devrait être rendu le 1er juillet, selon la défense. Durant l’audience du mardi, les avocats du chanteur du mouvement pro-réformes du 20-Février ont décidé de se retirer du procès. Ils affirment que le tribunal n’a « retenu aucune de (ses) requêtes », dont « la convocation des officiers de police judiciaire ayant rédigé les P.V. » et celle « des témoins à décharge ».
Contacté par TelQuel, un des avocats, Me Mohamed Messoudi, explique la décision de la défense :
Nous avons présentés un bon nombre de documents comprenant des contre-preuves et des contre-expertises d’un médecin légiste afin que le juge les intègre dans le dossier. Nous avons demandé à ce que soient convoqués les victimes et les témoins. Nous considérons que ce sont les b.a.-ba d’une justice équitable. Nous nous sommes retirés parce que rien de tout cela n’a été fait.
Considérant que « le tribunal n’a pas respecté les articles 19, 22 et 23 de la constitution qui définissent les règles d’un jugement équitable », Me Messaoudi menace de « présenter un recours pour contester le déroulement du procès » lors de l’audience du 1er juillet.
Selon l’AFP, la partie civile a pour sa part demandé un « jugement exemplaire » contre un « récidiviste », avec des dommages et intérêts « de 100 000 dirhams pour chacun des deux policiers blessés ».
L’avocat répond à Boulif
Un autre développement suscite l’ire de la défense du jeune rappeur. Il s’agit des déclaration de Najib Boulif, qui a pris position dans l’affaire. Le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la gouvernance a posté une publication, mardi 24 juin, sur sa page Facebook :
Le militant du 20-Février est soutenu par beaucoup de monde à cause son militantisme (…). Pourquoi l’a- t’on soutenu ? Nous sommes tous contre ce qui est hors-la-loi (fassad).
Une réaction incomprise par l’entourage du chanteur, qui s’étonne de ces déclarations, émanant d’un ministre non concerné par l’affaire, comme le souligne Me Massoudi :
Il [Boulif] s’est substitué au juge et au procureur. Nous considérons cela comme une ingérence de l’exécutif et une tentative d’influer sur le pouvoir judiciaire. Le parquet devait réagir à ce dépassement de prérogatives.
Âgé de 26 ans, Mouad Belghouat, surnommé L7a9ed, a été arrêté au mois de mai en marge de la rencontre opposant le Raja au MAT. Il est inculpé pour « ébriété sur la voie publique », « atteinte à agents des forces de l’ordre, insultes et vente de billets au marché noir ». Il est actuellement incarcéré à la prison d’Oukacha.
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