L’ambassadeur de France au Maroc, Charles Fries, a été convoqué jeudi 19 juin par Mohamed Yassine Mansouri, patron de la DGED, afin de lui exprimer le mécontentement du royaume pour « l’agression morale » subie par le général de corps d’armée Abdelaziz Bennani dans sa chambre de l’hôpital parisien du Val-de-Grâce.
La personne qui a rendu visite au général Bennani est Mustapha Adib, ex-capitaine de l’armée emprisonné par le passé pour des accusations de corruption portées à l’encontre des Forces armées royales. Lors de cette visite, Adib a laissé au général une lettre où il l’accuse d’avoir « tué des milliers d’innocents ».
« Cette visite est un acte provocateur »
Cet incident a provoqué la colère du royaume. L’ambassadeur du Maroc à Paris, Chakib Benmoussa a entrepris auprès du ministère des Affaires étrangères français une démarche de dénonciation de cet « acte provocateur ». Par ailleurs, il s’interroge sur « la complaisance dont bénéficient certaines personnes connues pour leurs antécédents et qui ne peut qu’impacter les relations maroco-françaises ».
De son côté, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a dénoncé cette visite « qui vise une figure des Forces armées royales ». Il a également ajouté que ce cas « n’est pas isolé et survient à la suite d’actes ayant visé, à Paris, de hauts responsables diplomatiques et sécuritaires du Maroc ». Et a précisé que « cette succession d’actes graves, qui traduisent un réel acharnement, interpelle le gouvernement marocain sur les intentions de volonté des autorités françaises ».
En réaction, le ministère des Affaires étrangères français a exprimé sa « sincère émotion » et annonce l’ouverture d’une enquête diligentée par le ministère français de la Défense.
Le Maroc n’est pas à une humiliation près, un pays soumis à ses maîtres occidentaux.