A Casablanca, ce ne sont pas les passionnés de football qui manquent, mais plutôt les infrastructures. « Une étude a été réalisée et démontre qu’entre 1960 et aujourd’hui, plus de 40 aires de jeux de quartier ont disparu », déplore Moncef El Yazghi, chercheur en politique sportive. Face à ce constat, un business juteux a vu le jour. Il s’agit de la location de terrains de football privés. Ils viennent combler un vide, que ce soit en termes d’infrastructures, de qualité de la prestation ou de sécurité. Et ça marche ! Les amateurs de football se ruent sur cette nouvelle génération de terrains. Parmi ces centres, Casa Soccer Foot, installé dans le quartier Oasis, fait office de pionnier. « Nous sommes les premiers à nous être lancés et cela fait maintenant trois ans que nous existons », annonce fièrement Omar Houssni, le propriétaire. Avant de s’aventurer dans un tel projet, il avait déjà cumulé plusieurs années d’expérience en France dans la gestion de ce type d’entreprises. « En arrivant, nous avons négocié un compromis avec le club l’Etoile Jeunesse Sportive de Casablanca, pour nous installer sur leurs terrains qui étaient vides à l’époque », raconte Omar Houssni. Actuellement, Casa Soccer Foot propose pas moins de neuf terrains de mini-foot, ainsi qu’un autre plus grand pour jouer à 11, disponibles de 10 h à minuit. De façon générale, les prix de location varient entre 400 et 700 dirhams l’heure. « Chez nous, les clients paient 450 dirhams de l’heure », explique Houssni. Un tarif qui n’est pas forcément accessible au plus grand nombre. C’est pourquoi la clientèle est essentiellement composée d’entreprises qui offrent à leurs employés quelques heures de sport par semaine. « Nous accueillons chaque jour un millier de personnes qui font partie d’une trentaine d’entreprises abonnées chez nous », détaille le dirigeant du centre.
Un créneau rentable
Dans un tel centre, les recettes peuvent atteindre 20 000 dirhams par jour. A cela s’ajoute, depuis peu, un autre marché : celui des établissements scolaires privés pour leurs séances d’éducation physique. « J’ai eu plusieurs demandes, mais pour ne pas chambouler mon planning nous avons accepté seulement trois écoles », affirme le gestionnaire. Et avec l’approche du ramadan, les footballeurs amateurs se bousculent au portillon : « C’est le rush. Si nous avions 25 terrains, nous arriverions à tous les remplir ». Autre source potentielle de revenu, la pub. A Casa Soccer Foot, des affiches promotionnelles sont placardées un peu partout dans le centre. « C’est plutôt un échange de bons procédés entre nos partenaires et nous. Ce n’est pas forcément très bénéfique », avoue Houssni.
L’exemple de Casa Soccer Foot a fait des émules. Il existe aujourd’hui plusieurs dizaines de centres similaires à travers le Maroc, chacun avec ses spécificités. Certains proposent à leur clientèle, en plus de la location des terrains, d’autres services. « Nous avons une cafétéria où les matchs sont diffusés et nous organisons des tournois inter-entreprises », souligne Omar Houssni. Mais avant de se lancer dans ce business, il faut franchir plusieurs obstacles, notamment le manque de foncier et la lourdeur de l’investissement. « Outre le gazon synthétique, il faut tout un système de drainage pour l’évacuation des eaux de pluie. Globalement, cela se chiffre en dizaines de millions de dirhams », souligne le patron de Casa Soccer Foot. Côté financement, il nous apprend aussi que les banques se sont montrées très réticentes face à ce nouveau concept au business-model différent. Autrement dit, il faut avoir les reins solides et de bonnes économies pour se lancer.
ce n’est pas normal ,ceux qui ont de l’argent peuvent se payer ces nouveaux stades , les autres ?