La démission de Mohamed Said Saâdi du bureau du PPS a créé des remous à la tête du parti. L’ex-ministre de la communication, Khalid Naciri, a écrit une lettre ouverte au démissionnaire, dans laquelle il l’accable de reproches.
« Un discours médiocre et des analyses creuses »
Dans cette lettre, Naciri fait remarquer à Saâdi qu’il n’a «pas été présent durant quatre ans au parti et qu’à chaque fois qu’il assistait (occasionnellement) aux réunions, il adoptait un langage agressif et arrogant sans pour autant engager un dialogue avec les autres membres ». Et d’ajouter que Saâdi « n’a pas cessé de créer des tensions et d’être la cause de disputes entre plusieurs dirigeants du PPS ». Quant au rôle de celui-ci au sein du parti, Khalid Naciri explique que « Saâdi ne représentait plus que lui-même et que par son discours médiocre et ses analyses creuses, il avait réussi à rebuter les militants ».
Sur les accusations portés par Saâdi sur le parti (dérive droitière, union avec les islamistes, corruption), Naciri déplore le manque d’arguments de celui-ci : « affirmer que le PPS a abandonné ses principes de gauche sous prétexte que le Parti communiste français (PCF) n’était pas présent lors du dernier congrès est un argument puérile et qui reste sans fondement ». A ce titre, il rappelle à Saâdi que « Ali Yaâta avait grondé le PCF quand celui-ci n’avait pas respecté les décisions souveraines du PPS ».
« Si Yaâta était encore en vie, il te donnerait une sacrée leçon »
Au cours de cette tribune, Naciri accuse Sâadi d’être passé maître dans « l’art du mensonge ». Alors que ce dernier affirme que le PPS « ne représente plus rien chez la jeune génération », Naciri explique que « le parti connaît l’affluence d’un grand nombre de citoyens qui croient encore dans les idéaux de gauche ». Par ailleurs, il déclare que « le parti avait soutenu le mouvement du 20-Février dans sa démarche et qu’il reste ouvert à toutes les forces visant à faire évoluer la démocratie au Maroc ».
A la fin de sa lettre, Naciri conseille au membre dirigeant démissionnaire de relire le livre de Lénine, La Maladie infantile du communisme (le gauchisme).
« Si Yaâta était encore en vie, il ne se serait jamais allié avec la droite religieuse »
Face aux propos de Khalid Naciri, Mohamed Said Saâd a souhaité rétorquer. « Naciri tient un discours acerbe à mon encontre et je n’utilise pas le même lexique que lui », explique-t-il. Déçu de l’attitude de l’ex-ministre de la communication, Saâdi a également affirmé que « si Yaâta était vivant, il se serait accroché à la koutla démocratique et aurait refusé toute alliance avec la droite religieuse dans la mesure où il considérait l’islam comme une religion au dessus de tous les partis politiques ». Et de conclure que que « si Yaâta était vivant, il aurait conseillé à Naciri de faire moins de politique et de s’occuper davantage de l’Institut supérieur d’administration (ndlr : Khalid Naciri en est le directeur fondateur) qui est entrain de battre de l’aile ».
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