Fermé depuis plusieurs mois, le compte YouTube officiel du festival Mawazine devrait être débloqué le 10 ou le 11 juin selon une source qui officie aux relations presse du festival. A l’origine de cet imbroglio, « plusieurs plaintes de violations des droits d’auteurs déposées par MBC Records basé à Dubaï », selon le message d’erreur qui s’affiche quand on essaie d’accéder au compte.Un message étonnant si l’on se fie aux conditions d’utilisations de YouTube concernant le copyright.
En effet, la fermeture d’une chaîne YouTube suite aux demandes d’une tierce personne est impossible, selon les règles d’utilisation de la plateforme. Celles-ci stipulent que le détenteur de droits d’auteurs ne peut pas demander la fermeture d’une chaîne. Il peut uniquement réclamer la suppression des vidéos enfreignant sa propriété intellectuelle.
MBC Records, un site frauduleux
La plateforme précise qu’un compte ne peut être fermé qu’en cas d’« infractions répétées au règlement de la communauté ou aux conditions d’utilisation », « d’abus grave » et de « comptes enfreignant la politique de la communauté ». Aucune de ces conditions ne s’applique aux vidéos du compte Mawazine, qui est détenteur du copyright des vidéos mises en lignes. Que s’est-il donc passé ?
« MBC Records est un site frauduleux qui se fait passer pour une filiale de MBC Group. Ce site a signalé trois fois de suite la chaîne de Mawazine pour atteinte aux droits d’auteurs. Cela s’est soldé par la fermeture du compte du festival. Mawazine est en règle et nous l’avons fait savoir à YouTube», explique ce membre de l’organisation. A noter que la seule maison de production musicale appartenant au groupe MBC s’appelle Platinum Records.
Le précédent Lady Gaga
Une des rares fois où un compte officiel YouTube a été désactivé remonte à 2011. La chanteuse américaine Lady Gaga avait diffusé sur son compte YouTube sa performance sur le plateau de l’émission française Taratata et a vu son compte suspendu pour atteinte aux droits d’auteurs. La société de production de Taratata s’était défendue d’avoir signalé les vidéos publiées par Lady Gaga en blâmant « une erreur technique ou humaine ».
La différence avec l’affaire Mawazine, c’est qu’en termes de copyright, le blocage des vidéos de Lady Gaga sur le plateau de Taratata est légitime : elles ont été mises en ligne par le compte YouTube de l’émission.
Plusieurs sites web français avaient émis à l’époque l’hypothèse d’une automatisation du blocage des vidéos enfreignant les droits d’auteurs. En effet, le système de reconnaissance automatique du contenu mis en place par la plateforme peut mener au blocage d’une vidéo reprenant un contenu déjà publié. Le cas diffère donc de celui de Mawazine. Autre grande différence entre les déboires du festival et celui rencontré par la star américaine : le compte de Lady Gaga a été fermé durant moins de 24 heures. Un bref délai qui s’explique par la notoriété de la star.
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