En plus d’une rétrospective de ses meilleurs films, le cinéaste algérien phare des années 1970 à 1990 s’offre une master class à Rabat.
Au plus fort de la décennie noire qui a frappé l’Algérie dès 1991, Merzak Allouache a été une voix importante, une voix libre, qui a su témoigner à chaud des profondes mutations de la société. Son film le plus emblématique reste Bab El Oued city, réalisé en pleine guerre civile, et qui représente aujourd’hui un document fascinant de vérité. Dans un quartier populaire gangrené par la montée de l’intégrisme islamiste, la caméra de Allouache a saisi à vif les tourments de l’époque, en prenant parfois le parti d’en rire, le tout dans des décors menacés de disparaître à tout moment. Si Allouache a signé un authentique acte de résistance avec le mémorable Bab El Oued city, son nom restera aussi associé à un autre film, plus ancien mais tout aussi urgent : le magnifique Omar Gatlatou, réalisé dans les années 1970 dans les rues d’Alger. C’était l’époque du socialisme, Boumediene était encore de ce monde, et le pauvre Omar était un homme rongé à mort… par la virilité (d’où le « Gatlatou » dans le titre du film).
Même s’il n’a plus jamais visité les sommets atteints avec ces deux films, Merzak Allouache a su rester un cinéaste important, dont le nom, à raison, a souvent été associé à la question algérienne. Quoi de plus normal que de le retrouver dans une master class dédiée aux droits de l’homme, un thème central dans son cinéma.
Du 23 au 29 mars à la salle du 7ème art à Rabat
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