L’absence d’éducation sexuelle, ou une éducation sexuelle inadéquate, est citée par de nombreux thérapeutes comme un souci de premier ordre. « L’éducation sexuelle présente la virginité comme un fait social et non intime, et parle de «perforation». Elle est entourée de tabous qui peuvent provoquer des problèmes de vaginisme ou de frigidité, par exemple », s’alarme Nadia Kadiri, psychiatre et co-auteure d’un petit manuel d’éducation sexuelle publié aux éditions Le Fennec.
Certes, aujourd’hui, une éducation est dispensée, tant à l’école (en termes de normes religieuses et d’anatomie) que lors de campagnes de sensibilisation. Et les autorités, faisant face à des questions de santé publique, sont bien obligées de cesser de jouer aux aveugles, ou au moins de déléguer la tâche à des associations.
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Ainsi, en matière de prévention des maladies sexuellement transmissibles ou de contrôle des naissances, la fidélité maritale n’est plus le seul outil proposé. Préservatifs et pilules ont dorénavant droit de cité. Malgré tout, « l’éducation sexuelle est perçue comme un facteur de déviance » par des éducateurs, « partagés entre le devoir de sensibiliser (…) et la crainte que cela n’engendre une permissivité de la sexualité hors mariage », remarquait une étude du Haut commissariat au plan (HCP) en 2004.
En famille, selon la même étude, il était aussi difficile d’aborder la question de la sexualité, surtout dans son aspect érotique. La « pudeur » expliquait le refus des parents « de dispenser une éducation sexuelle à leurs enfants ». Des parents qui continuent à aborder le sujet surtout « pour amener leur fille à rester vierge ». Reste le travail des associations et du privé, conscients des enjeux et de l’intérêt de la population pour ces questions.
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