La crise entre Driss Lachgar et le courant de Ahmed Zaïdi ?ne fait qu’empirer. Chaque partie campe sur ses positions ?et la tentative de médiation de Abdelouahed Radi a échoué.
Rien ne va plus entre Driss Lachgar et Ahmed Zaïdi. La tentative de médiation entre le premier secrétaire de l’USFP et le leader du courant « Ouverture et Démocratie » a tout bonnement échoué. C’est Abdelouahed Radi qui en était à l’initiative : l’ancien dirigeant du parti de la rose avait proposé de réunir les deux hommes chez lui le 4 mars. « Il n’y a eu aucun accord et cette rencontre n’a pas eu lieu. Le jour où Driss Lachgar reviendra sur le droit chemin et nous fera de sérieuses propositions de sortie de crise, nous répondrons présent », nous déclare Ahmed Zaïdi. Pourtant, les Ittihadis comptaient beaucoup sur cette intervention pour mettre fin à plusieurs mois de tiraillements entre le courantmené par Zaïdi, qui accuse le premier secrétaire de mener le parti à la faillite, et Driss Lachgar, qui nie la légitimité et l’existence même de cette opposition. « Le débat pourrait nous éviter beaucoup de problèmes, dont l’USFP n’a pas besoin dans cette conjoncture et à l’approche des élections », estime Mehdi Mezouari, député socialiste.
Conseil de discipline
Le 1er mars, lors d’une rencontre avec les secrétaires provinciaux et régionaux du parti, Driss Lachgar a sorti l’artillerie lourde contre le clan Zaïdi. Entre autres accusations, il a reproché à son rival d’être trop conciliant, voire de rouler pour le PJD. Il s’en est également pris à un autre leader du courant réformateur : « A quoi cela rime-t-il de voir Ahmed Réda Chami essayer une médiation entre Mustapha El Khalfi et Salim Cheikh (patron de 2M, ndlr) ? », a tonné le premier secrétaire de l’USFP. Driss Lachgar a également dans le collimateur plusieurs figures du parti qui ont osé critiquer son approche. Le 6 mars, il devait présider une commission de discipline pour « juger » deux dirigeants du parti et trois autres membres de la commission administrative. Leurs sorties médiatiques n’ont pas été du goût du premier secrétaire. « Il faut dissocier cette affaire de la crise avec Ahmed Zaïdi. Là, il s’agit d’appliquer les statuts aux membres du parti », se défend Soufiane Khairate, membre de la direction et soutien de Driss Lachgar.
Parlement, l’autre bataille
Le combat entre le premier secrétaire et Ahmed Zaïdi se joue également au sein de l’hémicycle. Il y a quelques jours, Lachgar a adressé une lettre à Karim Ghellab, président du parlement, pour l’informer que Ahmed Zaïdi n’était plus chef du groupe parlementaire des socialistes. Il a désigné à sa place la députée Rachida Benmessaoud. « J’exerce toujours mes missions au poste de chef de groupe et ce sera à mes camarades de décider lors d’une prochaine rencontre », affirme Ahmed Zaïdi, qui participe toujours aux réunions du bureau de la première chambre. « Quand on est chef d’un groupe parlementaire, on reflète les positions de tout un parti, alors que Ahmed Zaïdi est aujourd’hui à la tête d’un groupuscule », commente Soufiane Khairate. Quoi qu’il en soit, le courant « Ouverture et Démocratie » a décidé de maintenir la pression. Il accélère les préparatifs pour passer à l’acte sur le terrain et organiser des sit-in devant le siège central du parti à Rabat. « Ce sera une mobilisation d’ampleur nationale et nous l’annoncerons en temps opportun », promet Ahmed Zaïdi. Qui de lui ou de Lachgar cèdera le premier ?
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