L’acteur espagnol Javier Bardem est en tournée promotionnelle pour un documentaire sur le Sahara dont il est le coproducteur. Il y défend la cause sahraouie avec peu de nuances.
L’acteur espagnol Javier Bardem était à Paris le 18 février, pour présenter son documentaire, « Enfants des nuages, la dernière colonie», un film militant sur la cause sahraouie qui a été récompensé par un Goya l’année dernière. Le film raconte l’itinéraire militant de Bardem auprès du Polisario, à partir de sa participation, en 2008, au Fisahara, un festival de cinéma organisé à Tindouf.
Le rôle de l’Algérie minoré
Le film doit sortir sur les écrans français, fin avril. Le long-métrage d’1h20, multiplie les témoignages d’habitants des camps et mêlent interviews de diplomates onusiens et espagnols, avec de courtes interventions du « président » de la RASD, Mohamed Abdelaziz, et de son ministre de la Défense, Mohamed Lamine Bouhali. Le tout est présenté de manière manichéenne : les Sahraouis sont des gentils, les Marocains sont des méchants. Fermez le ban. Le rôle de l’Algérie est globalement minoré, même si Felipe Gonzalez, ancien chef du gouvernement socialiste espagnol explique de manière habile comment, à ses yeux, Hassan II a commis une erreur stratégique en impliquant Alger dans le conflit.
Aucun responsable marocain n’apparaît dans le film, même si on voit Bardem tenter de joindre, apparemment sur leurs portables, Omar Hadrami (ancien responsable de la sécurité militaire du Polisario, passé au Maroc en 1989, il a été nommé récemment wali de la région Guelmim-Smara) et Ahmedou Ould Souilem (un autre repenti qui était jusqu’à son remplacement par Fadel Benyaïch l’ambassadeur du roi à Madrid). Au final, la voix officielle marocaine est totalement absente, ce qui n’explique pas pourquoi le film n’évoque pas les voix onusiennes qui doutent de la faisabilité du référendum, ni même le plan d’autonomie, mis sur la table par Rabat, en 2007. Le générique de fin évoque la suspension d’un accord de pêche entre le Maroc et l’UE, qui était peut-être d’actualité au moment du tournage, mais ne l’est plus aujourd’hui. Même impression de partialité que renforce l’usage d’animations un peu simplettes pour retracer l’historique du conflit.
Une ambiance électrique à la conférence de presse
Lors de la conférence de presse à Paris, Javier Bardem était accompagné d’ Aminatou Haidar, qui a été prise à partie par des journalistes. « L’ambiance, dans la salle, était assez électrique et par moments franchement houleuse, ce qui en dit long sur la nature plus que sensible du sujet. Il faut dire que les exactions perpétrées par la police marocaine au Sahara occidental embarrassent nombre de pays, dont la France, liée au Maroc par des accords commerciaux et stratégiques », écrit Sandrine Marquès dans le quotidien français Le Monde. Invité, jeudi 20 février, par la chaîne française Canal + pour présenter son film, Javier Bardem a dénoncé « la diplomatie d’enveloppe entre le Maroc et la France au sujet du Sahara ».
Des propos qualifiés « de purement fantaisistes » par Romain Nadal, porte-parole du ministère des affaires étrangères français. Celui-ci déclare que « la position de la France au sujet du Sahara est fondée sur des principes et sur une vision favorisant la stabilité et la protection des droits de l’Homme dans la région, ainsi que sur une issue politique à ce conflit ». Du côté des autorités marocaines, il n’y a pas encore eu de réactions officielles. L’ex ministre des affaires étrangères marocain, Saâdeddine El Othmani, a déclaré, le 18 février, sur son compte twitter : « Javier Bardem tombe dans les filets de la propagande des séparatistes ».
C’est dommage, je l’aimais bien comme acteur mais il ne défend pas la bonne cause. Le Sahara est au Maroc, ce que Barcelone est à l’Espagne. Il se mêle de ce qui ne le regarde pas…
Et puis, s’il voulait faire un vrai reportage engagé et dénoncer de vrais probléme, il aurait du aller à Gaza. Ca c’est une noble cause…