Succes story. L’entreprise fondée par le jeune Hicham Oudghiri vient de réaliser une levée de fonds de 4,3 millions de dollars aux Etats-Unis. Histoire d’une affaire florissante.
"Exploiter les données publiques requiert un immense investissement en termes de temps, d’effort, de budget et d’expertise », note Andrew Cleland, DG de Comcast Ventures, l’un des deux grands capital-risqueurs avec Crosslink Capital qui viennent d’injecter 4,3 millions de dollars dans Enigma, une start-up new yorkaise. Cette dernière a été créée par Hicham Oudghiri, un ancien cadre de BMCE Bank parti en 2010 tenter sa chance aux Etats-Unis. Deux autres investisseurs ont mis la main au portefeuille, et non des moindres : le New York Times et American Express.
Enigma avait déjà réalisé en 2012 une première levée de fonds de 850 000 dollars, notamment auprès de Crosslink Capital. La jeune start-up a installé ses bureaux dans le quartier Soho et compte actuellement 20 salariés. Son président de 29 ans, se réjouit de l’annonce : « Ces fonds serviront à améliorer la plateforme, acquérir davantage de clients et agrandir l’équipe », déclare Oudghiri.
Secrets d’une réussite
Enigma repose sur une idée simple : regrouper sur une seule et même plateforme toutes les bases de données diffusées par les organismes publics à travers le monde. Salaires des fonctionnaires, biens détenus par les personnages publics, sociétés en contrat avec les gouvernements… tout, vraiment tout.
Retourné aux Etats-Unis en 2010, après une expérience dans la banque de Othman Benjelloun, Hicham Oudghiri développe le produit pendant un an avant que les premiers capital-risqueurs ne le reniflent. Il tenait une idée en or, et comptait déjà plusieurs banques dans son portefeuille client. « Les grandes institutions financières se servent d’Enigma, entre autres, pour octroyer des crédits en temps réel », explique-t-il. L’implication du New York Times n’est pas non plus hasardeuse : la presse américaine raffole de la plateforme qui lui permet de traquer les mouvements des hommes politiques.
Véritable outil d’interprétation des données statistiques, Enigma confirme très vite son succès en raflant la première place au TechCrunch Disrupt NY 2013, et en remportant le prix de l’innovation technologique du gouvernement français. Surtout, la start-up qui se dit marocaine s’est fait remarquer, lors du dernier shutdown gouvernemental, par Barack Obama himself : un des tweets présidentiels renvoyait en effet directement vers le site Web d’Enigma.
Pour le jeune patron, « la société doit être bâtie sur des «facts», des vérités chiffrées et non seulement des théories ». Le startuper n’en oublie pas pour autant le Maroc : il s’implique dans l’amélioration de l’éco-système entrepreneurial national et développe des projets avec de jeunes ingénieurs marocains, dont Code for Morocco, qui prévoit de mettre gratuitement à disposition des autorités marocaines des logiciels et outils informatiques.
2010 Date de création
80 millions Nombre de rangéesde données
5,15 millions usd Investissement total
20 Nombre de salariés
1 Tweet de Barack Oba
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