Human Rights Watch (HRW) a rendu public, le lundi 10 février, son rapport sur le traitement des migrants d’Afrique subsaharienne au Maroc intitulé : « Abus et expulsions ». Ce rapport expose les mauvais traitements que subissent ces migrants et inclut des recommandations destinées au gouvernement marocain.
Tandis que le Maroc vient tout juste de franchir la barre des 10 millions de touristes, une autre catégorie de migrants est, pour sa part, moins bien accueillie sur le territoire national. En effet, selon la dernière étude d’HRW, qui prend en compte les directives royales de septembre 2013, les migrants subsahariens au royaume sont victimes d’un traitement par les autorités marocaines qualifié de « cruel, inhumain ou dégradant ». Leur nombre exact n'est pas connu, mais selon les estimations de HRW qui donne une large fourchette, ils seraient entre 4 500 et 40 000.
Le Maroc fait usage de « force excessive »
La maltraitance à l’égard de cette catégorie de migrants s’illustre par les nombreux raids, qui se font sans contrôles d’identités, par les forces de l’ordre dans les camps de migrants. Durant ces « attaques », la police brule les abris dans lesquels logent les ressortissants subsahariens, et fait « usage de force excessive » frappant les migrants « à coups de bâtons en bois bien que ces personnes aient été maitrisées auparavant. ».
Des enfants figurent aussi parmi les victimes de ces violences. Celles-ci sont commises durant le séjour de ces personnes au Maroc et après leurs expulsions des territoires espagnols de Sebta et de Melilla.
Autre illustration du mauvais traitement des migrants, les expulsions faites sans procédure. Le rapport note que de nombreux migrants ont été éconduits à la frontière algérienne sans bénéficier de leurs droits fondamentaux parmi lesquels : « le droit de consulter un avocat, le droit d’être informés de leur expulsion imminente, le droit de faire appel, et le droit de recevoir l’assistance d’un interprète si nécessaire. ». L’auteur de ce rapport, Katya Salmi, note tout de même « que depuis la directive royale de septembre 2013, les migrants ne sont plus expulsés vers l’Algérie ». Elle remarque néanmoins que « les migrants sont conduits par bus vers Rabat ou Casablanca et ne bénéficient d’aucune forme d’assistance une fois arrivés dans ces deux villes. »
L’Union Européenne comme arbitre ?
Le rapport de HRW comporte également des recommandations destinées au gouvernement marocain. Tout d’abord, l’ONG conseille au gouvernement « de mettre un terme à l’usage d’une force excessive à l’encontre des migrants, de mettre fin aux retours et expulsions de force de migrants sans procédure régulière. ». HRW recommande aussi au royaume d’ « apporter une réponse appropriée aux cas d’enfants non accompagnés qui entrent sur le territoire marocain ». L’organisation adresse également des recommandations à l’union européenne à laquelle elle demande « de mener des enquêtes et de surveiller le traitement par le Maroc des migrants qui tentent de traverser ce pays pour entrer sur le territoire européen ».
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