Quelques artistes et créateurs marocains d’origine juive, restés au Maroc, perpétuent notre patrimoine judéo-arabe. Ils portent le flambeau d’une culture millénaire.
Maxime Karoutchi Chanteur
Le crooner de casablanca
Des sentinelles du patrimoine musical juif marocain, Maxime Karoutchi fait partie des plus jeunes… et des derniers. Installé à Casablanca et originaire d’Essaouira, l’homme qui se destinait à une très sage carrière d’ingénieur a finalement opté pour le clavier, puis le chant, au grand étonnement empreint de fierté de son père. Il fait ses gammes dans l’orchestre familial, avant de prendre son élan et d’être, aujourd’hui, le nec plus ultra de la chanson marocaine toutes origines confondues. Des mariages aux soirées au palais en passant par les hommages vibrants (comme celui dédié à Botbol il y a quelques mois), Maxime Karoutchi, cousin de Roger Karoutchi, vice-président de l’UMP (droite) en France, est aujourd’hui le représentant de la musique juive et arabo-andalouse du pays.
Izza Genini Réalisatrice
La marraine du cinéma marocain
Elle est née en 1942 à Casablanca, a émigré en France en 1962, et s’est lancée dans le cinéma au début des années 1970. En 1973, elle retourne au Maroc, pour la première fois depuis son départ, et (re)tombe sous le charme du pays. La même année, elle fonde la société SOGEAV, aujourd’hui nommée OHRA, et aide à la promotion de plusieurs films marocains dont 1001 mains et Alyam, Alyam. En 1981, elle produit Transes, le fameux documentaire d’Ahmed El Maânouni dédié à Nass El Ghiwane. Forte de son succès et désireuse de faire connaître le patrimoine marocain, elle se lance dans la réalisation de documentaires, dont Maroc corps et âme, une série de 10 épisodes traitant des traditions musicales au Maroc, et Retrouver Ouled Moumen, un documentaire narrant l’histoire du village éponyme. En 1998, elle publie le livre Maroc, Royaume des 1001 fêtes, et, depuis, elle sillonne les festivals du monde pour présenter ses films. Ambassadrice de la culture marocaine à l’étranger, et soutien inconditionnel du septième art local, Izza Genini s’est vu baptiser «marraine du cinéma marocain».
Haïm Botbol Chanteur
Monument de la musique
A 75 ans, il a cumulé plus de 60 ans de scène. Héritant du prénom de son oncle, couturier du Palais jusqu’en 1961, Botbol le musicien, dans la lignée de Samy El Maghribi, est le dépositaire du patrimoine musical judéo-marocain. Du Sijlmassa à Casablanca aux cabarets mythiques de Tanger, il a accompagné les remous du pays, des années 1960 à aujourd’hui. Nostalgique de l’ère Hassan II, la légende vivante faisait aussi partie des artistes appréciés par le roi, qui a rallongé d’une heure, en 1968, un de ses concerts, diffusé en direct à la télé. Véritable monument de la musique marocaine (son répertoire comprenant quelque 300 chansons), il a enregistré avec Abdelhadi Belkhayat ou encore
Hajja Hamdaouiya.
Elie Mouyal Architecte
Bâtisseur de villes
Avec ses 30 ans de carrière, il est un bâtisseur incontournable du paysage architectural marocain. Reconnu pour avoir fait de la terre et de la pierre ses matériaux de prédilection, afin de garder un point d’attache avec les références traditionnelles, il a aussi participé à plusieurs projets de plus grande envergure. Il a notamment collaboré avec l’Espagnol Ricardo Bofill sur la conception des Twin Center de Casablanca et a participé à l’élaboration des plans de construction de villes nouvelles telles que Tamesna et Tamansourt. Elie Mouyal travaille actuellement sur deux projets majeurs à Benguerir dont le groupe OCP est le maître d’ouvrage, à savoir l’université Polytechnique Mohammed VI et un ensemble de 100 villas essentiellement construites en pierre.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer