Adeptes du marketing viral, de déclarations fracassantes ou d’actions spectaculaires, ils ont fait beaucoup de bruit et fait réagir les médias. Pour le meilleur et souvent pour le pire.  

Lalla Soukaïna

Noces dorées

La nièce de Mohammed VI a énormément fait parler d’elle cette année, alors que, paradoxalement, elle n’a fait aucune apparition publique. Dès que des rumeurs affirmant qu’elle était sur le point de se marier ont commencé à courir dans la presse en mai dernier, la Toile s’est enflammée. Médias et internautes voulaient absolument avoir le fin mot de l’histoire, et savoir qui était l’heureux élu. La princesse de 27 ans a finalement convolé avec Mehdi Regragui, petit-fils de Fquih Regragui, conseiller de Hassan II, en octobre dernier.

Ahmed Osman

La jeunesse de M6 

Au lieu des classiques bonnes résolutions de début d’année, l’ancien Premier ministre de Hassan II a livré, en janvier 2013, des confidences sur la jeunesse de Mohammed VI et de son entourage. A l’époque où il était encore prince héritier, l’actuel monarque et son cousin, Moulay Hicham, étaient des habitués de la maison. Très liés à son fils Naoufel, décédé très jeune, les deux princes que tout oppose aujourd’hui ne furent pas les seuls à fréquenter la tribu Osman : le fondateur du RNI a même raconté avoir financé les études à l’étranger de Mounir Majidi, qui a carrément vécu chez lui.

Aicha Messaoudi 

Le corbeau de Casablanca

Cette  notaire de la ville blanche a publié, sur un site Internet, des listes de personnalités issues du milieu des affaires qu’elle accusait de trafic et de consommation de cocaïne. Ayant suscité une véritable terreur au sein de la jet set de la métropole, elle a été poursuivie et condamnée à huit mois de prison ferme pour diffusion de fausses informations. La jeune femme aurait agi par esprit de vengeance pour punir ses anciens amis qui l’auraient abandonné au moment où elle purgeait une peine de prison de plus de dix-huit mois pour abus de confiance.

Amine Elbaroudi 

Le militant du ridicule

Connu  pour son aversion viscérale envers le Mouvement du 20-Février, cette  figure de proue des jeunes royalistes a poussé cette année le ridicule à son paroxysme.  En octobre, pendant que se tenait un kiss-in à Rabat, en solidarité avec les adolescents de Nador, le bougre a cru de son devoir de prêter main forte aux forces de l’ordre en chassant les manifestants. Il a poussé  l’élégance jusqu’à lâcher, sur un ton menaçant, aux récalcitrants : «Cassez-vous d’ici. Nous sommes dans un pays musulman, fils de putes».

Hamid Naânaâ

L’acrobate patriote 

Il a été à l’origine de l’une des plus graves crises de ces dernières années entre le Maroc et l’Algérie. Le 1er novembre, jour de fête nationale à Alger, il a escaladé la grille du  consulat général d’Algérie, et grimpé à un mât pour arracher et froisser son drapeau, provoquant des réactions en chaîne de l’autre côté de la frontière. Poursuivi en liberté provisoire, il a été condamné à deux mois de prison avec sursis et 250 DH d’amende pour… violation d’une propriété privée. Hamid Naânaâ est membre de la « Jeunesse royale », organisation créée pour contrer le Mouvement du 20-février.

Cheikh Sar

Cheikh your body

Le public l’a découvert début 2013 à travers une chanson critique envers le Chef du gouvernement, Wa Hiya Benkirane. Jusque-là, le rappeur, répondant au nom de Ilyass Elkhrissi, est bel et bien dans son rôle. Sauf qu’il ne va pas tarder à se transformer en redresseur de torts. Invité fin novembre sur un plateau de la chaîne Médi1 TV, le b-boy pieux a cru judicieux d’émettre une fatwa pour le moins nauséabonde : toute femme désirant se prémunir contre les viols ou le harcèlement sexuel n’a qu’à porter le voile. Quelques semaines plus tard, notre chantre de la vertu  va même jusqu’à publier une vidéo faisant l’apologie de ses idées lumineuses.

Mayssa

Experte tous terrains

Elle serait politologue, sociologue, historienne et scientifique. Elle a un avis sur tout qu’elle n’hésite pas à  partager avec les internautes. Sur comment vous devez vous conduire en société en passant sur la manière de vous habiller en public. A travers ses vidéos, page Facebook et articles sur Hespress, la jeune femme s’est érigée en prédicatrice des temps modernes, jetant des jugements assassins sur les femmes libres de la société et ne ratant pas une seule occasion pour déchiqueter férocement toute notion de libertés individuelles. Le résultat est un discours moyenâgeux teinté d’arrogance et mâtiné de grotesque.

Moul lcasketa

Fhamator du net

Avec ses 14 300 abonnés sur Youtube et ses 49 000 fans sur Facebook, il a presque la même notoriété virtuelle que notre magazine… et des centres d’intérêt aussi éclectiques : du Mundialito à la loi sur le harcèlement, en passant par Gangnam Style, Moul Lcasketa est branché sur l’actualité et tient à le faire savoir à travers ses vidéos. Incisif, parlant sans ménagement, il fait partie de ces célébrités fabriquées par le public, pour le public.

Abdellah Kadiri 

Salve anti-El Himma

L’ancien colonel des FAR et ex-secrétaire général du Parti national démocratique (PND) se souviendra longtemps de 2013. Début décembre, il a été condamné à verser 4 millions de dirhams de dommages et intérêts à Fouad Ali El Himma. L’ami et conseiller du roi s’est estimé diffamé dans une longue interview accordée au quotidien Al Massae  par Kadiri. Ce dernier y accusait Ali El Himma d’avoir fait main basse sur les caisses du PND au moment  où ce parti a intégré le PAM, nouvellement créé par l’ami du roi.

Badr Hari

Le golden boy

En 2013, le boxeur a observé un tournant radical dans sa carrière. Il est passé du statut de star à celui de superstar. En novembre dernier, le champion de kickboxing a raflé le trophée très convoité «Legend 2 Invasion». Un combat suivi par des millions de fans à travers le monde, dont Cristiano Ronaldo, Karim Benzema ou encore Marcelo qui n’ont pas hésité à afficher leur soutien à Badr Hari sur les réseaux sociaux. Depuis, le sportif à la gueule d’ange se paye le luxe de traîner avec les stars du ballon rond. Il a même inspiré un roman intitulé Bad Boy, sorti fin novembre, écrit par le Maroco-hollandais Abdelkader Benali. Outre ses performances sur le ring, Badr Hari mène une vie sulfureuse avec un goût prononcé pour la bagarre (ce qui lui vaut un procès en ce moment). Sa vie amoureuse, tout aussi tumultueuse, l’a jeté dans les bras d’un mannequin hollandais, accessoirement nièce de Johan Cruyff.  A quand le biopic ?

Kamal Hachkar

Le juif en nous

L’année qui vient de s’écouler n’aura pas été de tout repos pour le jeune réalisateur de 33 ans. Son premier documentaire Tinghir – Jérusalem, les échos du Mellah a suscité une vive polémique après sa diffusion sur la chaine 2M. Kamal Hachkar s’est vu traiter de « sioniste » ou encore « d’agent du Mossad »  par une partie de l’opinion publique marocaine. Mais tout est bien qui finit bien pour le réalisateur, puisqu’il a remporté le prix de la meilleure première œuvre lors du dernier Festival de Tanger.

Sina

Star autoproclamée

Sortie de nulle part, elle s’est improvisée chanteuse et est vite devenue la reine du (bad) buzz. Avec un clip amateur sulfureux qui a récolté plus d’un million de vues en l’espace d’une semaine, et une voix à en faire fuir plus d’un, Sina n’a laissé personne de marbre et a suscité moqueries et insultes sur les réseaux sociaux. Ce n’est certainement pas ce qui a découragé la fille, pas très maligne qui commence à donner des interviews à la radio.