Les hommes de 2013. Ils ont cartonné

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Le succès leur a tendu les bras. Que ce soit dans les salles obscures, sur les platines, en littérature, sur la pelouse ou le petit écran, ils ont réjouit le public comme les critiques.

Nabil Ayouch 

Cheval gagnant

L’année 2013 a marqué le grand retour du réalisateur, qui n’avait plus rien commis depuis Whatever Lola wants, en 2008. En février dernier, sort son très attendu long-métrage Les chevaux de Dieu, adapté du roman Les étoiles de Sidi Moumen de Mahi Binebine, sur les attentats du 16 mai 2003. Le film reçoit de bonnes critiques et se classe à la troisième place du box-office avec 83 178 entrées. En octobre dernier, Ayouch récidive, cette fois-ci avec son documentaire My Land, réalisé quelques années auparavant, mais jamais sorti sur grand écran au Maroc.  Il y donne la parole à des réfugiés qui ont fui la Palestine en 1948, mais également à de jeunes Israéliens, vivant dans les villages où les premiers avaient grandi.

Ahmed  Soultan 

Sultan de la Soul

Plutôt discret, parfois sous-représenté dans les médias, il est pourtant l’un des artistes  marocains qui brillent le plus à l’étranger. Cette année, il a une nouvelle fois été nominé aux MTV Europe Awards, un show grandiose qui rassemble le gotha mondial de la « pop culture » dont Rihanna, Miley Cyrus ou encore Ariana Grande. Lors de la cérémonie, le chanteur a raflé deux prix : l’Award  Best Africa / India / et  l’Award Best Middle East Act. Propriétaire de son propre label, Ahmed Soultan travaille également sur un nouvel album qui sortira en 2014. Parmi ses collaborateurs sur le projet, de grands noms de la black music dont George Clinton, Fred Wesley et Pee Wee Ellis.

Khalid Askri

Le mur du Raja

Il est revenu d’entre les morts. Auteur de deux bourdes monumentales en 2010, on croyait sa carrière de gardien de but terminée. Après avoir disparu des radars, il cherche à se faire petit et rejoint le Chabab Al Hoceïma. C’est finalement le Raja de Casablanca qui, après une période de prêt concluante, le prend définitivement sous son aile. Sa prestation durant la Coupe du monde des clubs lui a valu le surnom de «Mur», et ses arrêts, décisifs, ont sauvé la cage du Raja de buts certains. Vif, n’hésitant pas à prendre des risques pour prendre possession du ballon et doté de bons réflexes, Khalid Askri est l’artisan de l’arrivée des Verts en finale, et s’est imposé comme le meilleur gardien de but du Maroc.

Fouad Laroui 

L’auteur germanopratin

«J’ai appris, hier, que j’avais ce prix Goncourt, c’est une excellente surprise. Je ne m’y attendais pas trop, mais j’en suis parfaitement heureux.» Cette déclaration parue dans la MAP est de Fouad Laroui, qui a reçu le 7 mai le prestigieux prix pour sa nouvelle L’étrange affaire du pantalon de Dassoukine, publiée aux éditions Julliard. L’auteur de Méfiez-vous des parachutistes rejoint ainsi Tahar Ben Jelloun qui a reçu, en 1987, le prix Goncourt pour son roman La Nuit sacrée, et Abdellatif Laâbi, qui a eu le prix de la poésie en 2009.

Leila Ghandi

Bent Battouta

C’est l’année de la consécration pour la photographe. Productrice et réalisatrice de l’émission «Voyages avec Leila Ghandi» sur 2M, à travers laquelle elle part à la découverte de pays aux quatre coins du globe. Elle a reçu Le Prix euro-méditerranéen de journalisme de la Fondation Anna Lindh dans la catégorie TV pour son épisode consacré à la Palestine. Un prix remporté haut la main devant des programmes de qualité produits par ARTE et France 2. Leila Ghandi a, par ailleurs, reçu le prix de la liberté, décerné pour la première fois par le magazine féminin Illi, récompensant l’engagement des femmes à l’issue d’un vote sur leur site officiel.

Hassan El Fad et Dounia Boutazout

Les blédards décalés

Série culte du ramadan, L’couple a explosé l’audimat et les compteurs sur Youtube. Si les Marocains connaissaient les deux comiques pour leur humour urbain, ils ont pu les découvrir, grâce à L’couple, dans la peau d’un duo de paysans abordant la religion ou le sexe avec drôlerie et tout en finesse. Une première pour les deux acteurs, qui évitaient soigneusement, jusqu’alors, de tomber dans le stéréotype du fellah, tant ressassé par la télévision. Et c’est ce qui les a poussés à jouer ce rôle en évitant les lieux communs du registre. Le résultat est une série originale, tranchant avec le caractère habituel des comédies ramadaniennes, si difficilement digestes après un copieux ftour.

Jalil Bennani 

Remue-méninges

Onze ans après une première récompense nationale, un wissam décerné par Mohammed VI, il a été à nouveau à l’honneur. Le célèbre psychiatre et psychanalyste s’est vu décerner le Grand prix Atlas pour son dernier ouvrage Un psy dans la cité (Editions La Croisée des chemins). Jalil Bennani a publié son premier essai, Le corps suspect (Editions Galilée) en 1980. Il s’est, depuis, imposé comme un intellectuel incontournable et l’une des principales références de la psychanalyse au Maroc.

Mehdi Benatia

Le prince de Rome

Il est courtisé par Manchester United, qui veut l’enrôler pour consolider sa défense. L’AS Roma, son équipe actuelle, ne veut pas le lâcher. Et pour cause. A 26 ans, Mehdi Benatia s’est définitivement fait une place dans le gotha mondial en devenant un pilier de la formation italienne. Ce défenseur, et néanmoins meilleur buteur de son équipe, est à n’en pas douter le meilleur joueur marocain du moment. Capitaine de la sélection nationale, il n’a pas mâché ses mots pour décrire l’anarchie régnant à la Fédération royale marocaine de football (FRMF), ainsi que le désengagement des responsables : son coup de gueule sur l’absence des Lions de l’Atlas pour les dates FIFA relatives aux matchs amicaux a fait le tour du Web, et a dû indisposer bien des Fassi Fihri et des Akram.

Noureddine Lakhmari 

Loin d’être un zéro

Tout le monde l’attendait au tournant. Après le succès de Casanegra en 2009, Noureddine Lakhmari se devait de confirmer avec Zero, sorti au début de l’année. Et c’est chose faite, puisque le film a séduit le public, caracolant à la première place du box- office 2013, avec 136 618 entrées. Mais ce n’est pas tout. En décembre dernier, le réalisateur de 49 ans a été désigné président du jury Cinécoles (courts-métrages) du Festival international du film de Marrakech, aux côtés de Sylvie Testud ou encore Atiq Rahimi. Lakhmari travaille actuellement sur son prochain long-métrage, Burn-out, dont le tournage devrait commencer en septembre prochain.

French Montana

The world is yours

Ce natif de Rabat est devenu une référence du hip-hop américain en l’espace d’une année. Karim Kharbouch, de son vrai nom, a sorti son premier album au sein du label Bad Boy Records, appartenant au rappeur P. Diddy. Parsemé de tubes et de collaborations prestigieuses, le disque est entré n°1 dans la catégorie hip-hop du classement des ventes américaines. Avec ses 100 000 ventes au compteur, le chanteur peut se vanter d’avoir tourné en boucle sur les radios internationales, notamment avec Freaks, son duo avec Nicki Minaj.  

Mohammed Berrada 

Ecrivain consacré

Il a fait mentir les Cassandre pour qui la littérature contemporaine marocaine est morte et enterrée. La traduction en français de son roman Vies Voisines, publiée simultanément en France, aux éditions Actes Sud, et au Maroc, par Le Fennec a été accueillie à juste titre très favorablement par la critique. Il a reçu, pour l’ensemble de son œuvre, le prix Al Qods décerné par le ministère de la Culture de l’Autorité palestinienne. 

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