Cette année, inévitablement, la disparition de nombreux artistes et personnalités est à déplorer. En rendant leur dernier souffle, ils ont laissé un vide difficile à combler.
Mohamed Majd
Notre monstre sacré
L’acteur de 73 ans s’est éteint le 24 janvier dernier, à la suite de problèmes respiratoires. Né en 1940 à Casablanca, ce comédien exceptionnel a marqué le théâtre, mais également la télévision et le cinéma. Durant son long parcours, Majd a joué dans des films tels que Ali Zaoua de Nabil Ayouch, Mille mois de Faouzi Bensaïdi, Le grand voyage d’Ismaël Ferroukhi ou plus récemment Zero de Nour-Eddine Lakhmari. L’acteur avait également décroché des rôles dans des productions internationales, comme Le message de Mustapha Akkad ou Syriana de Stephen Gaghan.
Hassan Miftah
Virtuose de la mandoline
Il s’est éteint à l’âge de 63 ans le 26 août à l’hôpital Ibn Tofail de Marrakech, sa ville natale. Membre de Jil Jilala et joueur hors pair de mandoline, il a forgé l’identité du groupe grâce à son style très influencé par le malhoun et le gnawi. Il a rejoint Jil Jilala en 1973 où il a contribué, avec le parolier et chanteur Mohamed Derham, à faire de la formation l’une des plus en vue avec Nass El Ghiwane et Lemchaheb.
Mohamed Chebaâ
Artiste précurseur
L’un des pionniers de la peinture moderne marocaine nous a quittés en juillet dernier. Il est décédé des suites d’une longue maladie à l’âge de 78 ans. Contemporain de Jilali Gharbaoui, Ahmed Cherkaoui ou encore Farid Belkahia, Chebaâ a eu une carrière riche, qui l’a aussi mené vers la sculpture. Le plasticien a également formé plusieurs générations d’artistes marocains, en tant que professeur à l’École des Beaux-Arts de Casablanca, et directeur de l’Institut national des Beaux-Arts de Tétouan.
Mohamed Benbrahim
Un visage si familier
Il a rendu son dernier souffle début mai à l’âge de 64 ans, en raison de complications dues au diabète. Homme de théâtre avant tout, le comédien avait fait partie de plusieurs troupes dès les années 1970, avant de se lancer dans une carrière télévisée. Pendant plus de quarante ans, Benbrahim a joué dans plusieurs séries, téléfilms et longs-métrages marocains. Mais son plus grand rôle restera sans aucun doute celui de Zrirek dans Casanegra de Nour-Eddine Lakhmari, qui lui a valu le prix du meilleur second rôle lors du Festival national du film de Tanger en 2009.
Hamidou Benmessaoud
Ambassadeur du cinéma
Il était l’un des rares acteurs marocains à avoir eu une carrière internationale. Plus connu sous le diminutif de Amidou, il s’est éteint en septembre à l’âge de 78 ans, après un parcours prolifique, riche de plusieurs collaborations prestigieuses. Parmi elles, une dizaine de films avec le réalisateur français Claude Lelouch, mais aussi des films américains, comme Spy Game de Tony Scott ou encore Marrakech Express de Gillies MacKinnon. Sa carrière a été couronnée de plusieurs récompenses, la dernière en date étant un trophée pour l’ensemble de sa carrière au Festival international du film de Marrakech, en 2005.
Jose Faria
L’ami brésilien
C’était l’entraîneur le plus célèbre du Maroc, pourtant il est décédé dans l’anonymat et le dénuement le plus total, le 8 octobre à Rabat. Il dirigeait les Lions de l’Atlas lors du Mondial de 1986 au Mexique, ponctué par une qualification en huitième de finale, une première pour une sélection africaine. Ce natif de Rio de Janeiro en 1933 a également décroché la première Coupe d’Afrique des clubs champions en 1985 avec les FAR.
Fatima Oufkir
Mère courage
L’épouse du général Mohamed Oufkir est décédée le 15 décembre des suites d’un AVC, à l’âge de 78 ans. Elle s’est éteinte au terme d’une vie tout en contrastes. Femme du numéro 2 du régime de Hassan II, elle a connu les fastes du Palais avant de découvrir la face sombre du Makhzen et ses prisons secrètes. Après le putsch raté de Mohamed Oufkir, elle a vécu en détention avec ses six enfants pendant 19 longues années.
Abdellah El Bidaoui
Une voix désormais muette
Le 16 septembre, toute la presse se relayait la nouvelle de la mort du chanteur de aïta. Retrouvé gisant dans son lit, bijoux et voiture volés… tout laissait croire à un cambriolage. Quelques jours plus tard, la police finit par mettre la main sur le coupable, son chauffeur qui s’était réfugié à Marrakech le lendemain du meurtre. En deuil, le monde de la musique a unanimement rendu hommage au chanteur, l’un des derniers représentants de la Aïta marsaouiya.
Farid Berrada
Businessman arc-en-ciel
Le 6 janvier, le PDG de Colorado venait de décoller de l’aéroport de Grenoble, en compagnie de sa femme et de ses trois enfants, quand l’avion qu’il pilotait s’est écrasé dans une forêt aux alentours. Industriels, ministres et conseillers du roi ont assisté à ses obsèques. Le drame a remis sous les feux de l’actualité cet homme qui a contribué à faire de Colorado, simple entreprise d’une trentaine d’employés et de 15 millions de chiffre d’affaires en 1989, le leader national des peintures décoratives.
Mohamed Layadi
Intellectuel indépendant
Le 9 octobre, le Maroc perdait l’une des figures de proue de la sociologie. Penseur-militant dont le parcours s’est tracé loin des médias et des partis politiques, il a grandement contribué à l’étude des questions inhérentes à l’identité marocaine, dont son rapport à l’islam et à la monarchie, loin des idées jusque-là établies par les chercheurs qui l’ont précédé. Il lui revient également le mérite de la création du Centre national des sciences sociales.
Fouad Nejjar
Briscard de la presse
Décédé des suites d’une longue maladie, le journaliste a à son actif plus de quarante ans de carrière dans les médias. Il avait fait ses débuts au quotidien L’Opinion en 1968 avant de rejoindre Maroc Soir, puis Maroc Hebdo, dont il est l’un des fondateurs, Le Quotidien, Le Matin du Sahara et, finalement, La Vie Economique dont il a été longtemps le rédacteur en chef. Il avait également animé l’émission économique Entreprendre sur TVM.
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