Magique. Démarrée par un scandale autour de la cérémonie d’ouverture, la Coupe du monde des clubs tourne à la liesse populaire grâce à l’exploit du Raja. Une parenthèse qui ne saurait occulter la gestion chaotique du sport-roi.
Wac, wak… Le Raja de Casablanca est en finale de la Coupe du monde des clubs ! Le Maroc est en liesse. Il n’y a plus de clivage dans le royaume du ballon rond : plus de hamra ou de khadra, plus de MAT ou de MAS, ni de RAC ou de KAC. De Tanger à Lagouira, tout le monde est désormais rajaoui. Si les élections à la présidence de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) s’étaient tenues juste après le coup de sifflet final, on se serait même retrouvé avec un bureau d’union nationale. Tous derrière la patrie. Et non pas à se ridiculiser dans la mascarade qu’a été la dernière assemblée générale de la fédé. Faouzi Lakjaâ et Abdelilah Akram, les deux rivaux pour la succession de Ali Fassi Fihri, au lieu de se pacser par intérêt, se seraient enlacés comme tout le Maroc l’a fait. Par simple amour du foot.
Mais ne nous leurrons pas, eux ne jugent pas la performance du Raja à la simple aune sportive. Une fois la victoire des rajaouis digérée, tous ceux qui « comptent » dans notre minuscule galaxie footballistique aiguiseront à nouveau leur art du tacle par derrière. Derrière onze hommes en vert plantant des banderilles à Ronaldinho et ses compères, il y a tout un jeu de pouvoir qui se profile à l’horizon. Et il fera des gagnants et des perdants. Ceux qui ont acerbement critiqué l’organisation de la Coupe du monde des clubs au Maroc (dont personne ne voulait vraiment, il faut bien le rappeler) se font déjà tous petits. Ceux qui l’ont défendue par folie des grandeurs (ça aussi, il est bon de le rappeler) fanfaronnent désormais. Mais tous se cacheront derrière les performances du Raja pour faire oublier leur passif. Et le bilan est chargé : lamentable Coupe d’Afrique 2012, l’épisode Eric Gerets qui n’a toujours pas livré tous ses secrets, l’élimination du Mondial, les tribulations des hommes de la fédération et le grand gâchis financier. Face à tant de maux, le triomphe du Raja n’est qu’un nouveau petit épisode glorieux qui risque de ne rien changer à cette amère réalité. Même s’il a le mérite de l’éclipser le temps d’un week-end et d’une finale.
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