Libertés individuelles. La fatwa de la mort

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Fin de récréation pour Abdallah Nahari, connu pour ses fatwas incendiaires et controversées. Le prédicateur oujdi est aujourd’hui interdit de quitter le territoire, suite à sa fatwa appelant au meurtre du journaliste Mokhtar Laghzioui, rédacteur en chef du quotidien Al Ahdat Al Maghribia. Il y a quelques semaines, ce dernier était invité sur une chaîne satellitaire arabe pour évoquer le sujet des libertés individuelles au Maroc. Répondant à une question de l’animatrice, il déclare : “J’accepte que ma mère et ma sœur exercent tranquillement leurs libertés”. Repris sur Internet, ces propos seront déformés par certains internautes. On accuse alors Laghzioui d’avoir affirmé accepter que sa mère et sa sœur aient “des relations sexuelles en dehors du cadre du mariage”. Abdallah Nahari s’approprie ces propos déformés et prononce un prêche où il attaque violemment le journaliste, affirmant que “l’islam autorise à tuer celui qui n’a pas d’amour propre et d’orgueil”. Lors de son interrogatoire par des enquêteurs de la police judiciaire, Nahari a nié en jurant “ne pas avoir pris connaissance des propos originels de Laghzioui” ! Autre fait inquiétant : des sympathisants du prédicateur ont attaqué les sites Internet d’Al Ahdat Al Maghribia et de la chaîne 2M, accusée d’être hostile au cheikh de l’Oriental. Un avocat s’apprête même à attaquer Mokhtar Laghzioui pour “incitation à la débauche”. Le comble !

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