Appels incessants au meurtre des juifs, des laïcs et des mécréants, prêches incendiaires dans un grand nombre de mosquées, agressions contre des journalistes, des artistes et des militants, démonstrations de force, comme le 20 mai à Kairouan, avec un déploiement de gros moyens, sabres, chevaux au galop, chants guerriers, treillis militaires sur tenues afghanes et, bombe sur le gâteau, le nom de Ben Laden scandé par une foule ivre de violence… Laxiste ou complice, ou les deux, le gouvernement ne bouge pas le petit doigt, même pas pour libérer les mosquées conquises par des éléments jihadistes ou mettre hors d’état de nuire les recruteurs d’Al Qaïda, qui envoient lycéens, étudiants et chômeurs se faire exploser sur les fronts de jihad islamique. Selon des estimations officielles, 400 mosquées sont sous la coupe de radicaux religieux depuis la révolution en Tunisie, qui compte 5000 lieux de culte. Soit presque 1 mosquée sur 10. Le président de la république, Moncef Marzouki, a comparé les salafistes à l’extrême droite européenne. “Ils sont dangereux et on n’est pas parvenu à les démocratiser”, a-t-il déclaré, avant d’ajouter : “J’ai reçu les chefs salafistes et je les ai avertis que s’ils utilisent la violence, la république se défendra”. Pour l’instant, la république laisse faire.
Kapitalis.com (Tunisie), le 21 mai
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