Procès du Hirak: un policier appelé à la barre

A l'audience de ce mardi à la Cour d'appel de Casablanca, un policier, témoin des affrontements du 26 mai 2017 entre forces de l'ordre et manifestants du Hirak, était appelé à comparaitre.

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La Cour d'appel de Casablanca. Crédit: DR

Suite et fin ce mardi de l’interrogatoire d’Omar Bouhras, interrogé la veille devant le juge Ali Torchi. Poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et tentative d’homicide volontaire, l’accusé risque la réclusion à perpétuité et la peine de mort. Lundi, il niait fermement s’être attaqué aux forces de l’ordre lors des affrontements du 26 mai autour du domicile de Nasser Zafzafi.

La partie civile représentée par Me Kerrout, qui a obtenu du juge la possibilité de visionner une vidéo de ces événements, constate  que « des éléments des forces de l’ordre se font caillasser à plusieurs reprises par des civils ». Un constat réfuté par la défense, qui ne voit pas d’individus en uniforme sur le toit de la maison de Zafzafi ». Force est de souligner que la qualité des images ne permet pas de trancher, même si des jets de pierre sont clairement visibles.

« Je n’ai pas jeté de pierres », répète inlassablement Omar Bouhras. « Pourtant, le policier Tarik Zaâkouch peut en témoigner », répond le procureur, qui réclame à la Cour la convocation du policier afin de « dissiper les doutes autour de la question« . Demande acceptée.

La Cour a également profité de la présence de l’interprète pour diffuser l’enregistrement d’une communication téléphonique en rifain entre les deux prévenus Houcine Idrissi et Mohamed Fadel. Durant l’échange le nom de Saïd Chaou est cité. L’ex-député, fondateur du « Mouvement du 18 septembre pour l’indépendance du Rif » basé aux Pays-Bas, fait l’objet d’une demande d’extradition du Maroc pour des accusations de trafic de drogue.

Il y est notamment question d’une « baraka » que le procureur soupçonne d’être un financement étranger au mouvement. « Je ne faisais que me moquer des accusations de séparatisme dont nous faisions l’objet », soutient pour sa part Houcine Idrissi. Le juge décide alors de procéder à une nouvelle écoute de la conversation lors d’une nouvelle audience, fixée à la matinée du vendredi 9 mars.

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