L'armée espagnole entreprend des constructions sur les îlots en face des côtes d'Al Hoceima

Archipel d'Al Hoceima, avec les îlots Tierra et Mar, ainsi que le rocher au fond. Crédits : Wikipedia

Selon l’agence de presse EFE, l’armée espagnole construit des infrastructures sur deux des îlots de l’archipel d’Al Hoceima, sous contrôle espagnol et point de départs habituel des bateaux jusqu’aux côtes de l’Andalousie.

« Le mouvement de matériaux de construction est constant depuis les deux derniers jours entre le rocher du Penon d’Al Hoceima et les deux îlots qui forment l’archipel d’Al Hoceima« , constate l’agence de presse espagnole EFE. Depuis les plages marocaines, ils ont aussi observé un hélicoptère qui a atterri sur le rocher, le seul habité de l’archipel, pour décharger le matériel. Ce dernier a ensuite été transféré en zodiac juqu’aux deux îlots, où aucune structure stable n’a été construite. Selon EFE, deux tentes militaires ont été récemment montées sur ces deux derniers, toujours d’après la même source.

Selon EFE, « l’armée espagnole n’a jamais rendu officiel ses plans sur l’îlot pour le moment » et aucune information ne permet de dire s’ils opèrent à la connaissance du gouvernement marocain, « alors que le chantier est parfaitement visible depuis la côte d’Al Hoceima, où se trouve la Marine royale marocaine« .

« Le gouvernement marocain ne s’est pas non plus prononcé sur ce chantier sur les îlots, sur lesquels arrivent avec une certaine fréquences les bateaux de subsahariens et depuis lesquels ils partent demander refuge en Espagne« , indique EFE.

L’agence espagnole remet ces chantiers dans le contexte d’un été tendu entre le Maroc et l’Espagne en terme de migration. Elle rappelle que début août, 37 migrants ont réussi à atteindre le rocher depuis lequel ils ont été transféré à Melilia. 14 autres subsahariens ont eu moins de chance et ont été interceptés par la Marine royale marocaine, qui les a ramené au Maroc. Au total, 15 000 migrants sont arrivés en Espagne cet été, soit deux fois plus qu’en 2016 selon des chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur cité par EFE.

Une grave crise avait éclaté dans les années 2000 entre Madrid et Rabat suite à un conflit autour de la souveraineté d’une autre enclave voisine, Leïla (Perejil pour les Espagnols).

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