Les contestataires d'Al Hoceima défient les partis de la majorité par un appel à manifester

Le mouvement contestataire dans la ville d'Al Hoceima appelle à une manifestation dans la soirée du jeudi 18 mai.

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Crédit : Yassine Toumi / TELQUEL

Nasser Zefzafi, l’un des chefs de file des manifestations d’Al Hoceima, a invité les habitants de la ville à investir les rues le 18 mai en réaction aux propos des partis de la majorité. Ces derniers avaient affirmé que les manifestations qui rythment le quotidien de la ville depuis la mort tragique de Mohcine Fikri en octobre 2016 avaient fait l’objet d’une « instrumentalisation » par des « parties extérieures » le 14 mai, à l’issue d’une rencontre avec le ministère de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit. Les partis de la majorité accusent également les manifestants « d’avoir dépassé les lignes rouges« , en exprimant « des revendications ayant un caractère séparatiste« .

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Nasser Zefzafi dénonce de son côté « une provocation » de la part des autorités qui, selon lui, mettent de « l’huile sur le feu« . Par ailleurs, le « Mouvement populaire du Rif  » nie avoir reçu toute  invitation officielle pour le dialogue de la part de responsables « .

Le 15 mai, les partis de la majorité ont publié un communiqué dans lequel ils reviennent sur leur rencontre avec le ministère de l’Intérieur.

Dans cette communication, au ton moins cinglant que les déclarations des responsables, les formations de la coalition gouvernementale estiment que « les revendications à caractère social » doivent être entendues afin de contribuer au développement de la région. Le communiqué rappelle également que la loi n’autorise pas « les rassemblements mettant en danger la vie des citoyens« , et que ces manifestations ne doivent pas servir de prétexte à la « destruction des biens publics ».

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Le parti de l’Istiqlal, qui est hors de la majorité, a réagi à travers le président de son groupe parlementaire, Nourreddine Mediane. Le responsable du parti de la balance soutient dans le quotidien Al Alam que les revendications des manifestants d’Al Hoceima sont « légitimes« . Concernant les supposées velléités séparatistes des marcheurs d’Al Hoceima, il affirme que « les habitants de la ville sont « pour l’unité nationale« , et « ne doivent pas se sentir concernés par ces accusations« .

Le principal parti d’opposition au parlement, le PAM n’a pas réagi de manière officielle aux déclarations de la majorité pour le moment. Dans une publication Facebook, le secrétaire général du parti au tracteur, Ilyas Elomari, avait appelé au « dialogue entre les parties concernées ».

Depuis le décès de Mohcine Fikri, les manifestants multiplient sit-in et marches, demandant une enquête transparente sur les circonstances du drame, et scandant des revendications à caractère social et économique, dont la construction d’une université, d’un hôpital universitaire, et d’un centre d’oncologie à Al Hoceima.

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