Mohamed Rabie Khlie: "La LGV marocaine est la moins chère du monde"

La future ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Kénitra est en cours d’achèvement. Elle sera partiellement testée à partir de février-mars, dans l’optique d’une mise en service à la mi-2018.

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TGV

Dans un entretien exclusif accordé au Monde et à L’Économiste, Mohamed Rabie Khlie,directeur de l’Office national des chemins de fer marocains (ONCF), et Guillaume Pepy, président de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), ont évoqué l’avancement du chantier de la première ligne à grande vitesse (LGV) d’Afrique, construite au Maroc.

Selon Guillaume Pepy, pour que la LGV marocaine soit opérationnelle en 2018, « il y a trois choses à faire. D’abord, terminer les travaux (…) Ensuite, il faut tout tester et (…) enfin, il faut former, former, former ». Mohamed Rabie Khlie, estime pour sa part que l’appui de la SNCF représente « une garantie pour réussir cette première expérience sur la LGV Maroc, qui permettra de relier Tanger à Casablanca en deux heures dix [contre quatre heures quarante-cinq aujourd’hui]« .

Convaincu que pour le transport de masse « il n’y a pas mieux que le train », le patron de l’ONCF a ajouté que « lorsque le pays manque d’infrastructures, mieux vaut commencer par développer un réseau de routes, organiser les mobilités essentielles, gérer l’urbanisation ». Sur le même point, Guillaume Pepy précise que tous les pays qui veulent aménager leur territoire et développer la mobilité durable « optent pour le train à grande vitesse ». Et Rabii Khlie d’ajouter : « Nous sommes en train de bâtir la ligne à grande vitesse aux standards européens la moins chère du monde. »

Rabie Khlie s’est ensuite livré sur les ambitions de sa compagnie. Selon lui, la marge opérationnelle des futurs TGV « dépassera de loin celle des trains conventionnels et justifiera le développement du schéma directeur. Celui-ci prévoit un couloir atlantique qui va de Tanger à Agadir et un couloir maghrébin qui va de Casablanca à Fès et Oujda ».

S’agissant de la situation générale des chemins de fer marocains, Rabie Khlie affirme que l’ONCF « est arrivé à un niveau de saturation des infrastructures et des matériels, d’où les investissements en cours, bien avancés ». Des investissements qui devraient permettre au transporteur marocain de « doubler le nombre de passagers dans les sept à huit années à venir ». « Nous visons 6 millions de passagers par an au bout de trois ans d’exploitation commerciale, au lieu de 3 millions actuellement », a-t-il annoncé.

Pour ce qui est des liaisons avec le reste de l’Afrique, « la volonté politique est là », affirme le chef de l’ONCF. « Des études sont en cours sur la continuation de la voie ferrée à partir d’Agadir vers nos provinces du sud. Le principal défi consiste déjà à traverser les montagnes de l’Atlas pour relier Marrakech à Agadir, au-delà, c’est du plat. On pourra à ce moment-là envisager de descendre en Mauritanie et vers l’Afrique de l’Ouest » a-t-il conclu.

 

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