La sixième édition de la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (Ticad VI) la grande messe des relations nippo-africaines s’est ouvert le 27 août à Nairobi avec pour principal enjeu l’aide financière que le gouvernement japonais consacrera au développement de l’Afrique.
À noter que le Maroc y a été représenté par une délégation d’une vingtaine de personnes composée de l’ambassadeur du Royaume au Kenya, Abdelilah Benryane , de plusieurs directeurs centraux et cadres du ministère des Affaires étrangères, des représentants du Centre marocain de promotion des exportations « Maroc Export » et de la Société nationale du Transport et de la logistique (SNTL), d’opérateurs économiques du secteur privé, de chercheurs et d’experts.
Devant un parterre d’une trentaine de chefs d’États et de gouvernement présents à ce rendez-vous, le premier ministre japonais Shinzō Abe a annoncé « des investissements publics et privés d’un montant global de 30 milliards de dollars » pour les trois prochaines années (2016-2018)
Les fonds japonais devront être investis pour l’aménagement des infrastructures dans le cadre de la diversification et l’industrialisation de l’économie africaine, mais aussi pour le renforcement du système de santé et la constitution des fondements du maintien de la paix. Ce sont les trois axes prioritaires définis par les autorités nippones qui tiennent en compte, selon elles, des défis auxquels fait face l’Afrique ces dernières années.
2000 mégawatts pour satisfaire 3 millions de foyers en 2022
Ainsi, 10 milliards de dollars seront affectés aux « infrastructures de qualités ». Ces infrastructures concernent le développement intégré de régions étendues en commençant par les trois régions de croissance clés : les corridors nord de Mombasa (Kenya), de Nacala (Mozambique) et de l’Afrique de l’Ouest. Les investissements dans les infrastructures toucheront aussi le secteur de l’énergie.
« Les capacités en production d’électricité vont augmenter de 2000 mégawatts. Nous nourrissons des espoirs en matière de production d’électricité par géothermie, pour laquelle on pourra recourir aux technologies japonaises. La puissance fournie par la géothermie devrait permettre de satisfaire les besoins de 3 millions de foyers en 2022 », a indiqué le premier ministre japonais dans son allocution. Le développement via l’aménagement des transports urbains est également prévu. Ces initiatives seront conduites avec la BAD dans le cadre de l’Initiative renforcée d’assistance au secteur privé de l’Afrique.
Former les « futurs contremaîtres et directeurs d’usines »
Concrètement, dans les trois ans à venir, le pays du Soleil levant promet de former 30 000 personnes en tant que ressources humaines « constituant le noyau de l’activité économique » : 20 000 enseignants en sciences naturelles et mathématiques, mais aussi 1 000 personnes pour sensibiliser le public au système de propriété intellectuelle. « Les futurs cadres dirigeants qui sont venus d’Afrique étudier au Japon vont bientôt atteindre le nombre de 1000. Ce sont les futurs contremaîtres et directeurs d’usines. Nous formerons environ 1500 personnes en trois ans », a ajouté Shinzō Abe.
Le gouvernement japonais n’oublie pas les femmes africaines. Le pays prévoit d’encourager leurs participations dans les affaires en accordant des microcrédits aux entreprises fondées par des femmes.
Pour ce qui du secteur de la santé qui constitue la deuxième priorité du Japon sur le continent, 20 000 experts, décideurs politiques et administrateurs chargés des mesures contre les maladies infectieuses à l’échelle régionale seront également formés. Toujours dans le domaine de la santé, le Japon veut également lancer l’Initiative pour la sécurité alimentaire (IFNA) et la Plateforme japonaise publique-privé sur les questions nutritionnelles (NJPPP). 500 millions de dollars sont prévus pour réaliser ces objectifs dans le domaine de la santé.
500 millions de dollars pour la stabilité sociale
Enfin, pour le troisième axe, la promotion de la stabilité sociale en vue de maintenir la paix en Afrique les autorités nipponnes vont affecter 500 millions de dollars et faire bénéficier 50 000 personnes de formation professionnelle. Les autorités nippones comptent diffuser les techniques de culture de riz auprès de 60 000 agriculteurs et ce sont 2 500 formateurs qui seront chargés de les transmettre.
Des aides seront également consacrées à la lutte contre le changement climatique et les catastrophes naturelles. Pour ce faire, 1,8 milliard de dollars seront alloués aux pays africains comprenant la formation de 4 000 personnes dans le domaine. Par ailleurs, le Japon souhaite introduire des systèmes énergétiques à faibles émissions de carbone dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative africaine lancée à l’occasion de la COP 22.
Au total près de « 10 millions de personnes selon un haut standard de qualité qui est l’un des points forts du Japon » interviendront dans le cadre des trois priorités japonaises pour le continent.
Rappelons qu’en 2013, lors de la précédente Ticad, le Japon avait promis 28 milliards d’euros d’assistance sur 5 ans.
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