Si la majorité des clubs de la Botola démarrent la saison sur fond de crise financière, le cas le plus marquant reste celui du Raja de Casablanca, qui vit une crise financière sans précédent. Le scandale a éclaté le 19 juin, quand Mohamed Boudrika cède son fauteuil à Saïd Hasbane, qui s’empresse d’organiser une conférence de presse le 30 juin dans laquelle il annonce que « le Raja est en faillite ». Le gouffre financier avait même poussé Hasbane lors de la même conférence à demander l’aide de l’État pour sauver le club vert. « C’est notre seule solution pour sortir la tête de l’eau » avait-t-il affirmé. Telquel.ma a pu obtenir les documents comptables révélant les détails de la dette du club.
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Un déficit de 19 millions de dirhams
Avec un peu plus de 120 millions de dirhams de charges financières contre 100 millions de dirhams de recettes uniquement, le Raja de Casablanca enregistre un déficit budgétaire de plus de 19 millions de dirhams au total, alors qu’il ne dépassait pas les 13 millions à la fin de la saison 2014/2015. Certes, les clubs arrivent généralement à rester à flot malgré le déficit, mais pour le cas du Raja, il atteint des proportions importantes, comme nous l’explique un dirigeant d’un club de football marocain.
« Le club souffrait des sanctions après ce qui s’est passé le 19 mars au complexe Mohammed V (…) les huis clos nous ont privé de plusieurs millions de dirhams » nous confie un adhérant influent au sein du club. Il fait référence au match Al-Hoceima-Raja, qui a été émaillé par des affrontements entre supporters rivaux. Les événements ont fait 3 morts. La fédération avait sanctionné le Raja, lui imposant de jouer six matchs a huis-clos. Cela a provoqué une baisse de 53 % des recettes. Le club n’a pu encaisser que 7,3 millions de dirhams de recettes (2015/2016) comparé aux 15 millions de dirhams de la saison précédente (2014/2015)
Les recettes engendrées par les « produits marketing » ont à leur tour baissé, passant de 21 millions de dirhams en 2014/2015 à 15 millions de dirhams en 2015/2016, soit une baisse de 26%. Les produits marketing sont, dans le détail pour la période 2015/2016, le sponsoring d’intermédiation (12 millions de dirhams) englobant 20 sociétés, le sponsoring direct de la part de Itqan (5 millions de dirhams) et le marchandising confié à City Sport, Dasilva et Sidi Ali (3 millions de dirhams)
Seul lueur d’espoir pour le club: les transferts des joueurs en hausse de 90%, et qui enregistrent un chiffre de presque 16 millions de dirhams grâce, notamment, au plus important transfert du club durant la saison écoulée, celui de Baba Tounde, quittant le club avec une somme de 10 millions de dirhams. Mais le mercato d’été, touchant pratiquement à sa fin, le club ne devrait pas espérer une telle manne de sitôt.
42 millions de dettes « urgentes »
Selon une source du comité directeur du Raja de Casablanca, le club devrait dans un premier temps, régler une ardoise de 42 millions de dirhams. « C’est des dettes urgentes que le club doit payer à court terme (…) le reste nous pourrons l’arranger plus tard », les dettes à court terme englobent les crédits bancaires ( 8 482 145 de dirhams), les fournis créanciers (14 931 727 de dirhams), les contrats de joueurs non payés (10 847 500 de dirhams), les salaires du personnel non payés (6 965 420 de dirhams), et les sommes dues aux instances sociales (1 061 386 millions de dirhams).
Le reste des dettes à long terme s’élève à 75 064 830 de dirhams. Elles concernent les contrats des joueurs, qui s’élèvent à presque 64 millions de dirhams, en plus des 11 millions dirhams empruntés par le club à des particuliers.
Que faut-il retenir de tous ces chiffres ? La situation du club est délicate, mais pas désespérée pour autant, nous précise notre source au comité de direction. « La situation est gérable pour le moment, mais nous espérons que les sponsors vont renouveler leur confiance pour soutenir le club »
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