Le Maroc en colère contre le rapport du département d'État américain sur les droits de l'homme

Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur, a dénoncé le rapport annuel du département d'État américain sur les droits de l’Homme, dont l'élaboration est dirigée par John Kerry, le secrétaire d’État aux affaires étrangères.

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Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur, a dénoncé le 17 mai dans un communiqué le rapport annuel sur l’état des droits de l’homme publié par département d’État américain. Ce dernier «passe de l’approximation de l’information à son invention pure et simple, de l’appréciation erronée au mensonge caractérisé». Le rapport, selon le ministre, pécherait par l’absence de rigueur dans le recoupement de l’information : les sources exclusives utilisées sont peu fiables et politiquement hostiles, selon lui. À ce propos, Mohamed Hassad précise que «depuis quelques années, le gouvernement marocain n’a cessé d’attirer l’attention des autorités américaines sur le manque de rigueur et le caractère biaisé et décalé des réalités du rapport du département d’État sur l’état des droits de l’homme». Le ton se fait encore plus mordant. «Le Maroc ne peut pas accepter que l’on fabrique des faits, que l’on monte de toutes pièces des cas et que l’on fomente des allégations pour des motivations politiques obscures», avance la même source.

Le rapport de la discorde

Le document, publié le 13 avril dernier par le département dirigé par John Kerry, secrétaire d’État aux affaires étrangères, avait déjà suscité du remous. Ce rapport annuel détaillé sur l’état des droits de l’homme distille un ensemble de critiques sur la situation des droits humains au Maroc. Les rédacteurs dudit rapport évoquent des problèmes persistants, tels que la corruption, l’usage excessif de la force ou encore la pratique de la torture. Le système carcéral a particulièrement été pointé du doigt, notamment la détention arbitraire et les mauvaises conditions de détention. Une dizaine de jours après la publication du rapport, Mohamed Salah Tamek, directeur général de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR), a réagi en réfutant les allégations contenues dans le document.

Le communiqué du ministère de l’Intérieur daté du 17 mai précise que «ce rapport a fait l’objet, au cours des dernières semaines, de réunions entre le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad et l’ambassadeur des États-Unis au Maroc, Dwight Bush, Sr.» Des discussions qui ont porté sur le caractère «véritablement scandaleux» de ce rapport. Le communiqué souligne, en l’occurrence, que «le Royaume est prêt à aller jusqu’au bout, quitte à saisir les plus hautes autorités dans les différentes institutions nationales américaines», tout en précisant que «le Maroc se trouve contraint d’explorer toutes les voies possibles pour dévoiler les dérapages de ce rapport». 

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