Mohamed Jouahri : «Le complexe Mohammed V ouvrira début 2017»

Le patron de Casa Events et Aménagement évoque dans cette interview l’organisation de Smart City Expo, la fermeture du complexe Mohammed V et tous les projets culturels et sportifs de la métropole.

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Mohamed Jouahri nous reçoit, le 9 mai, au siège de Casa Events et Aménagement, situé sur le boulevard Abdelmoumen. Actualité oblige, l’ancien DG de Maroc Soir, à la tête de l’une des plus influentes sociétés de développement, nous parle de l’organisation de Smart City expo, de la fermeture du complexe Mohammed V, de la relation entre la société et les élus et de tous les projets culturels et sportifs de la métropole.

La première édition de l’Expo Smart City Africa démarre le 17 mai à Casablanca. Quel est la particularité de cet événement ?

Aujourd’hui, Casablanca est en train d’entamer le processus nécessaire, mais malheureusement insuffisant pour être classée comme ville intelligente. Ce rendez-vous vise donc à placer la ville sur la carte internationale des villes intelligentes, une volonté motivée par les différents projets prévus dans le plan 2015-2020. La particularité de cette édition par rapport aux autres évènements similaires qui ont été organisés partout dans le monde, c’est qu’on a tenu à ce qu’une partie soit destinée au grand public, et pas qu’aux professionnels. Plusieurs activités sont prévues. Il y a par exemple, une collaboration avec l’université Hassan II, qui «délocalisera» au niveau de la place des Nations unies où nous allons démystifier au commun des mortels la désignation Smart City, appellation qui a l’air d’être tombée du ciel. Les Casablancais pourront aussi participer à un concours d’application qui pourrait être mis en place dans des villes ou des organismes.

Quel est le budget consacré à l’événement ?

Nous sommes aux alentours de 8 millions de dirhams. On tablait initialement sur 10 millions.

La commune devait contribuer au budget à hauteur de deux millions de dirhams mais cela ne s’est pas fait. Comment avez-vous pu réunir les 8 millions de dirhams ?

La commune ne débloquera sa participation qu’à la prochaine édition pour une raison de budget et de programmation. Pour cette première édition, nous avons dû faire sans la commune grâce à des participations privées. De toutes les manières, l’événement s’inscrit dans le cadre du marketing de la ville.

La réalisation de cette fameuse marque de Casablanca coûtera, selon la presse, quelque 300 millions de dirhams. N’est-ce pas démesuré ?

L’information telle qu’elle a été publiée n’est pas correcte. Trois cent millions de dirhams, c’est le montant global prévu dans la convention-cadre signée devant le roi le 26 septembre 2014, et qui porte sur le marketing territorial de Casablanca sur cinq ans (2015-2020). D’ailleurs, sur les 300 millions de dirhams, il y a 100 millions qui reviennent à CFC (Casablanca Finance City), car on part du principe que CFC est un acteur de promotion de Casablanca.

Casa Events et Animation gère aussi le complexe Mohammed V, où se sont produits des événements meurtriers en mars. Quel est exactement le rôle de la société au milieu de tous les intervenants, dont on a parfois du mal à identifier les responsabilités ?

Casa Events et Animation étant une société de développement local, donc une émanation du Conseil de la ville, elle est mandatée par le propriétaire, qui est la ville, pour gérer cette structure. Pour les aspects sécuritaires, il y a d’autres intervenants comme la préfecture d’Anfa, la wilaya de Casablanca, le ministère de l’Intérieur ou encore la fédération de football. Mais, nous, nous ne faisons que gérer le lieu pour le compte de la ville.

Quand le complexe Mohammed V rouvrira-t-il ses portes ?

C’est Casa Aménagement qui se charge des travaux et elle suit bien son planning. En principe, la reprise aura lieu début 2017. Ça avance plutôt bien, les gradins sont en train d’être rénovés. Il y aura aussi des vidéos de surveillance et des billets avec des codes barres pour garantir la sécurité des spectateurs.

Quels sont les projets actuellement gérés par Casa Event et Animation pour le compte de la ville ?

Nous gérons aujourd’hui deux principales structures, à savoir le complexe Al Amal et le complexe Mohammed V. Le 2 mai, le conseil de la ville a approuvé la mise à niveau du stade Lâarbi Zaouli (à Hay Mohammadi) par Casa Events et animation. Nous travaillons aussi avec la ville sur une convention-cadre pour reprendre la mise à niveau de toutes les grandes et moyennes infrastructures similaires à Lâarbi Zaouli, car il est anormal, lorsque le stade Mohammed V est fermé, que le WAC ou le Raja aillent quémander un terrain ailleurs. L’idée est de mettre à niveau d’autres terrains où ils peuvent jouer. D’ailleurs, un inventaire sera réalisé afin de mettre à niveau et créer des infrastructures sportives dans la région du Grand Casablanca, à Mediouna, Mohammedia, Nouaceur et Casablanca intra-muros. Il y a à peu près trois mois, une convention a été signée avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, le ministère de l’Intérieur et la région concernant une soixantaine de projets, sur cinq ans, dans le Grand Casablanca pour un budget de 400 millions.

La mise à niveau des anciens abattoirs vient d’être confiée à Casa Patrimoine. Une fois rénové, le lieu sera géré par Casa Events et Animation. Certains craignent que l’endroit soit détourné de sa vocation culturelle…

Ce sont des procès d’intention. Le wali et le maire sont conscients du rôle patrimonial que représentent les anciens abattoirs et personne n’a l’intention de dénaturer ce bâtiment ou de le détourner de sa vocation culturelle. L’objectif est d’assurer un cadre harmonieux et homogène.

Comptez-vous sauver les cinémas casablancais abandonnés ?

On aimerait bien mais, honnêtement, aujourd’hui, on n’a pas d’actions dans ce sens là. La société intervient dans tout ce qui culturel et sportif dans des endroits qui appartiennent à la ville de Casablanca. Les cinémas, ce sont des biens privés. Difficile de se mettre d’accord avec les propriétaires sur l’exploitation des lieux. En 2017, on pourrait imaginer des choses mais aujourd’hui rien n’est prévu dans ce sens.

Après trois ans d’absence, le festival de Casablanca fera son come-back en 2017. Est-ce qu’il va ressembler aux éditions précédentes ?

Non. Il y aura plusieurs disciplines très sympathiques pour les Casablancais. Et on va toucher aux sept arts pendant au moins une semaine. La société qui devrait nous accompagner a déjà été choisie.

Lors de la dernière session ordinaire du conseil de la ville, des élus, censés pourtant contrôler le travail de Casa Events et Animation, se sont plaints du fait que les sociétés de développement local ne leur envoient jamais leurs rapports. Comment vous défendez-vous ?

Aujourd’hui, toutes les conventions signées prévoient des comités de suivi présidés par le maire où il y a aussi des élus. Peut-être qu’on a tardé à produire les rapports mais pour chaque projet, il y a une raison légitime qui justifierait le retard. Pour prendre l’exemple du stade Mohammed V, on doit attendre que Casa Aménagement avance dans les travaux pour faire le rapport.

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