Négociations autour du Dolutegravir, médicament utilisé contre le VIH

Des associations, le ministère de la Santé et un laboratoire pharmaceutique discutent de l'accès à un médicament utilisé pour la prise en charge du VIH.

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1983-84 des chercheurs français, puis américains identifient le virus du Sida qui sera baptisé plus tard virus de l'immuno-déficience humaine (VIH). Crédit : C. Goldsmith/Wikipedia.

Fin 2015, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé l’utilisation du Dolutegravir dans le cadre de la lutte contre le sida. Le Dolutegravir, utilisé pour la prise en charge des personnes atteintes du VIH, est produit par les laboratoires ViiV Healthcare.

Le coût du Dolutegravir est élevé – quelque 14 000 $ par an pour un patient, soit près de 140 000 dirhams – mais bientôt, des génériques plus abordables seront mis sur le marché dans différents pays du monde. Au Maroc, un brevet délivré par l’OMPIC protège le Dolutegravir jusqu’en 2026, ne permettant pas à priori l’import ou la fabrication de génériques. L’ONG ITPC-MENA croit savoir qu’au Maroc, il pourrait être commercialisé à environ 1600 $ par an. Un coût qui reste élevé par rapport aux génériques qui seront bientôt mis sur le marché (et qui revient à un peu plus de 40 $ par an -400 dirhams).

Deux associations, l’Association de lutte contre le Sida (ALCS) et ITPC-MENA, demandent donc au ministère de la Santé d’émettre une licence d’office – une possibilité légale – afin de contourner le brevet, en invoquant des raisons de santé publique. Leur crainte est de voir un laboratoire détenir un monopole sur le médicament, empêchant le Maroc de choisir dans le futur des génériques moins chers.

 Le ministère reste vague sur sa démarche

Pour le moment, il est difficile de savoir quelle solution sera retenue par le ministère de la Santé, entre des prix préférentiels et le contournement du brevet. « Selon la direction du médicament et de la pharmacie, le ministère envisage d’intégrer le médicament dans l’arsenal thérapeutique national et fera en sorte de le rendre disponible aux meilleurs prix accessibles » nous dit t-on simplement du côté de la communication. Des négociations donc, mais sur quelles bases ?

Le laboratoire ViiV Healthcare nous dit avoir rencontré à plusieurs reprises ITPC-MENA et avoir déposé une demande auprès des autorités en mai 2014 pour une commercialisation du médicament. Et de préciser que sa politique de prix est « flexible« , et que les négociations concernant le prix commenceront après réception d’une autorisation de mise sur le marché. Il n’est pas question pour le moment, de lever le brevet nous explique t-on du côté de la communication de ViiV.

Dans les jours qui viennent, d’autres rencontres pourraient avoir lieu entre les différents acteurs.

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