Casablanca: Fermeture d’une clinique après le décès d’un patient carbonisé

Rachid Joundy, architecte de 70 ans, est décédé le 8 novembre dans des circonstances suspectes à la clinique Notre Dame de Casablanca.

Par et

Mystérieux drame à la clinique Notre Dame (ex-Catala) de Casablanca. Un patient est décédé dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 novembre.

Rachid Joundy, admis dans l’établissement le jour même pour une dépression, est mort brûlé après qu’un incendie s’est déclenché dans sa chambre. La famille du défunt a porté plainte contre la clinique pour faire toute la lumière sur les circonstances du décès.

Saisi, le procureur du roi a mandaté une autopsie. Celle-ci révèle que « le défunt était attaché lorsque l’incendie s’est déclenché. Des traces de liens retrouvées au niveau de ses poignets montrent qu’il s’est débattu».

Les versions divergent entre le discours des responsables de la clinique et celui du personnel soignant. La direction de l’établissement assure que Rachid Joundy est décédé dans l’ambulance qui le transférait à l’hôpital Ibn Rochd, tandis que le personnel médical a confié à la famille qu’il avait été retrouvé mort dans son lit, encore ligoté.

Plus étrange encore, l’assistante du directeur de la clinique réfute l’incendie et assure à H24 qu’« il y a eu une fuite d’eau dimanche dernier, pas d’incendie ». Le lendemain du drame, la chambre du patient était totalement repeinte et le mobilier avait disparu, selon les proches du défunt.

La clinique est désormais fermée. D’après AlYaoum24, il s’agit d’une directive d’El Houssaine El Ouardi, ministre de la Santé. Mais, Abdelghani Dremar, le directeur de la communication du ministère assure à Yabiladi que « l’affaire est en cours ».

Selon H24 et Al Yaoum 24, la clinique avait déjà fait l’objet de plusieurs enquêtes avant le drame. Une première en septembre qui avait abouti à l’obligation pour la clinique de se mettre en conformité avec les normes en vigueur.

Un contrôle de suivi début novembre avait établi que la clinique n’avait appliqué aucune des observations. Elle réalisait par ailleurs des travaux alors qu’elle continuait d’accueillir des patients. En outre, un arrêté ministériel de 2011 fixant les normes techniques des cliniques impose que les cliniques soient implantées en dehors de tout immeuble comportant des locaux à usage d’habitation ou de bureaux. Ce n’est pas le cas de la clinique Notre Dame.

De nombreuses questions restent sans réponse. Pourquoi la clinique n’a-t-elle pas fermé pour non-conformité lors du second contrôle ? Comment l’incendie s’est-il déclaré ? Pourquoi le personnel soignant n’est il pas intervenu ? L’enquête est en cours pour apporter des réponses à la famille et établir les responsabilités de chacun dans cette affaire.

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