Accès à Internet et droit de vote, de nouvelles revendications pour les détenus

Droit de vote des détenus, accès aux moyens de communication dans les prisons... voilà quelques unes des propositions d’un collectif d’associations qui entend promouvoir les droits des détenus.

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Les cellules d'une prison
Crédit : Thomas Hawk/ Flickr

Un collectif d’association composé du  réseau Agraw pour le co-développement en partenariat avec l’ordre des avocats de Nador, l’association du Rif pour les droits de l’homme, et la section AMDH  de Nador se mobilise pour la défense des droits fondamentaux des détenus. En plus des droits habituellement admis et revendiqué par les milieux des droits de l’homme, ce collectif se bat pour le droit de vote des détenus et leur accès aux moyens de communication.

Ce collectif prévoit de multiplier les rencontres avec la société civile afin de mobiliser et bénéficier de l’apport de plusieurs associations qui s’intéressent à la population carcérale. Une rencontre été organisée à Nador le samedi 2 mai, et d’autres sont prévues à Al Hoceima, Oujda, Fès et Rabat, avant de prendre contact avec des représentants de l’hémicycle et du gouvernement.

Un droit constitutionnel

Pour donner une base légale à cette revendication, le collectif met en avant l’article 30 de la constitution. Cet article stipule que «Sont électeurs et éligibles, tous les citoyennes et les citoyens majeurs jouissant de leurs droits civils et politiques. La loi prévoit des dispositions de nature à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux fonctions électives. Le vote est un droit personnel et un devoir national».

«Seuls les détenus privés du droit de vote par une décision de justice ne peuvent participer aux élections», affirme Chakib Alkhayari, directeur du programme de soutien aux détenus . Et de soutenir que «des espaces de vote doivent être prévus pour le reste des détenus dans les institutions carcérales».

Dans ce programme, le collectif d’associations compte produire deux mémorandums. Le premier concerne le droit de vote des détenus. Le second, s’attachera à défendre d’autres droits moins « habituels » comme celui d’avoir un pc et un accès à internet.

Mais cet accès est conditionné, selon Alkhayari.  Seuls les étudiants qui doivent travailler sur leur recherches ou ceux qui ont besoin de garder un lien avec leur travail afin de ne pas mettre en péril leur famille, sont concernés. «Doit-ont interdire l’accès à internet à un chef d’entreprise qui  fait vivre une cinquantaine de personnes ? » se demande notre militant.  La philosophie qui encadre ce travaille se veut  simple : «les détenus sont seulement privés de leur droit à la libre circulation, ils doivent pouvoir bénéficier du reste de leur droits» .

Mais vu le calendrier législative, Chakib Elkhayari reste lucide quant à une jouissance de ce droit pour les prochaines élections communales, mais a tout espoir que ça soit le cas pour les prochaines législatives, conclut celui pour qui on doit l’introduction du débat sur la légalisation du cannabis au parlement.

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