Aboudrar: «Il manque une vision globale de la lutte contre la corruption»

Pour le président de l’ICPC Abdesselam Aboudrar, le projet de loi actuellement étudié au parlement et qui instaure une nouvelle instance de lutte contre la corruption, aux pouvoirs plus étendus, n’est pas suffisant.

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Abdesselam Aboudrar au Forum de la MAP
Abdesselam Aboudrar. Crédit: Rachid Tniouni

« Le Maroc ne peut avancer dans la lutte contre la corruption sans la mise en place d’une stratégie efficiente », a affirmé le président de l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), Abdesselam Aboudrar, invité ce mardi 30 décembre du Forum de l’agence MAP sur la thématique « L’ICPC: quelle stratégie pour vaincre la corruption ? » Il a regretté « le manque de vision globale » dans la lutte contre la corruption.

Abdesselam Aboudrar a également évoqué le projet de loi n°113.12 sur l’Instance nationale de la probité et de lutte contre la corruption (INPLC), actuellement en cours d’examen à la Chambre des représentants. Une institution prévue par la Constitution de 2011, et qui doit remplacer l’ICPC active créée en 2007, avec plus de moyens, plus d’autonomie et une plus grande latitude. Il a ainsi souligné que l’ICPC a participé à l’élaboration de ce projet de loi.

Mais, pour important qu’il soit,  le président de l’ICPC estime que le texte n’est pas suffisant pour lutter contre la corruption. Il a indiqué qu’il avait discuté du projet de loi avec tous les partis politiques, qu’ils soient dans la majorité ou dans l’opposition, et que ces derniers « étaient tous d’accord pour donner une plus grande marge de manœuvre de la future instance, lui attribuant des pouvoirs plus étendus ». Il a aussi évoqué les effectifs insuffisants,  prévus dans le texte, pour que l’instance mène à bien sa mission.

Rappelons que le projet de loi stipule l’obligation de la consultation de la nouvelle instance sur les projets de loi, les décrets et les propositions de lois relatives à la prévention et à la lutte contre la corruption tout en lui accordant des prérogatives lui permettant de mener des enquêtes et des investigations sans lui opposer le principe du secret professionnel, ou lui refuser la coopération.

Enfin, Abdesselam Aboudrar a annoncé que l’ICPC avait reçu 3.096 plaintes liées à des cas présumés de corruption entre 2009 et 2013, précisant que sur ce total, 1.598 plaintes avaient été déposées via le portail électronique « Stop Corruption » dédié à la lutte contre ce fléau. Il n’a néanmoins pas précisé combien de plaintes avaient donné lieu à des poursuites.

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