C’est en des termes mesurés, et après de nombreuses citations des récents discours royaux, que la propale confidentielle, fuitée le 8 octobre par le lanceur d’alerte Chris_Coleman24, nuance voire critique parfois sévèrement la politique économique du Maroc, y compris dans ses orientations royales. Le responsable de McKinsey Maroc n’a pas pu être joint par Telquel.ma.
1°) Non, le Maroc n’est pas un pays émergent
Dans son discours du 20 août, le roi Mohammed VI, fort des réussites de l’économie marocaine, affirmait la vocation du Maroc à entrer dans le club des pays émergents. Selon cette propale, on en est encore loin :
2°) Attention, la politique africaine du Maroc risque de décevoir
Mohammed VI a fait du continent africain le nouvel axe de développement pour les entreprises marocaines (après les liens avec l’espace euro-méditerranéen), notamment depuis sa tournée africaine de février – mars. Mais pour ce document, les opportunités d’affaires s’y réduiraient comme peau de chagrin, notamment en raison de la concurrence exacerbée qui y oppose les Chinois, les Américains, et des puissances émergentes, comme le Nigeria, l’Afrique du Sud ou la Turquie :
3°) Une accumulation de mesurettes incohérentes
Les chantiers phares de la politique économique marocaine présentent enfin trois défauts majeurs pour ce document : ils manqueraient de cohérence, sont peu ou mal appliqués sur le terrain, et pêcheraient par manque d’ambition. A noter que Amine Tazi-Riffi, présenté comme le directeur associé du projet Omega au sein de McKinsey, est aussi le planificateur des plans Emergence, Maroc Vert et Azur.
A noter que généralement, une propale de cabinet de conseil noircit le tableau général du prospect, de manière à le convaincre de l’utilité de la prestation proposée.
Lire la proposition commerciale complète : Projet Omega (confidentiel) – Document de cadrage, 25 septembre 2014
@ Antony Drugeon
Tu vaux combien ? C’est quoi ton prix sur le marché ?