Accords commerciaux. Le CESE pointe les lacunes du Maroc

Le Conseil économique social et environnemental a présenté, le jeudi 24 avril, son rapport sur « la cohérence des stratégies sectorielles et accords de libre-échange ». Le document met en évidence les défauts affectant les échanges commerciaux du Maroc et suggère des solutions permettant d’y remédier.

Le Maroc a signé des accords de libre-échange (ALE) avec 55 pays s’assurant ainsi l’accès à  un marché de plus d’un milliard de consommateurs. Le royaume enregistre des déficits commerciaux avec la quasi-totalité des entités avec lesquelles il a signé des ALE à l’exception de la zone européenne de libre-échange. Se basant sur ce constat, le Conseil économique social et environnemental (CESE) a identifié les handicaps affectant les échanges du Maroc et s’est penché sur les différentes mesures à prendre.

Manque de cohérence

L’absence de «démarche de construction collective de sens et de mise en cohérence» permettant «de faire avancer l’appareil productif dans une logique de bloc» constitue un handicap pour les échanges commerciaux du royaume. Un manque qui empêche le Maroc «de prioriser les zones et les pays avec lesquels il convient d’intensifier les relations commerciales», selon les experts du CESE.

L’institution dirigée par l’ancien ministre de l’économie et des finances, Nizar Baraka, pointe également « a non-concertation entre acteurs (publics et privés) des stratégies sectorielles constitue une pratique constatée à tous les niveaux . Le  Conseil note que les rares tentatives de rapprochement « ont été limitées dans le temps ».

Autre handicap, le manque de stratégie claire et organisée accompagnant l’ouverture du pays. Le CESE dénonce le manque de politique d’accompagnement des ALE qui permettrait de tirer un réel profit de ce type d’accord.

Des stratégies sectorielles mieux coordonnées

Pour remédier à ces handicaps, le CESE préconise plusieurs axes  de reformes. Le premier est la mise en cohérence de stratégie sectorielle. Cette stratégie devrait également être déclinée au niveau régional pour poursuivre la politique de régionalisation amorcée par le pays et qui permettra «la création de pôles de compétitivité spécialisés».

Le second est l’impulsion «d’une politique commune de gestion des ressources rares et partagées» qui s’applique aux ressources humaines, naturelles, ou financières. Le Conseil recommande également l’adoption d’une «approche de contractualisation» à travers la mise en place «de contrats-programmes avec les établissements publics et les régions». Cette mesure permettrait «d’étendre l’obligation de cohérence» à ses institutions.

Enfin, le Conseil recommande «l’implication des partenaires économiques et sociaux», le renforcement du tissu productif, notamment les PME, et la promotion de la production marocaine à l’international.

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