Web-documentaire. La mémoire ressuscitée

Nabil Ayouch propose un format inédit dans le cinéma marocain avec son projet To my land.

Sacrifier des heures, voire des jours de rush, est une dure nécessité pour un cinéaste qui monte son film. Il faut parfois envoyer aux oubliettes de belles séquences pour assurer la cohérence d’un long-métrage. C’est à ce lourd exercice qu’a été confronté Nabil Ayouch. Pendant 7 ans, le réalisateur marocain a sillonné les routes du Proche-Orient. Il en a fait un documentaire, My Land, où il est allé à la rencontre de réfugiés palestiniens et a présenté leur témoignage à de jeunes Israéliens. Pour ne pas priver le public des autres belles séquences qu’il a tournées, Nabil a innové et réalisé un web-documentaire unique en son genre. To my land propose aux internautes 14 étapes, allant de Paris à Qalqilya, en Cisjordanie, en passant par Sabra et Chatila, Tel Aviv et le Sud-Liban. Dans chaque ville l’internaute découvre des images et des interviews inédits, accompagnés de la voix off du réalisateur. Comme dans le film My Land, le documentaire s’ouvre sur un aspect personnel du réalisateur. A Paris, Nabil interviewe sa grand-mère Yvonne. La séquence est belle de vérité. Le volet personnel s’arrête là et l’internaute plonge dans la complexité de la région.  A Acre en Israël, un Arabe témoigne : « A chaque fois qu’une femme arabe tombe enceinte, on dit que c’est contre Israël, que les Palestiniens veulent devenir plus nombreux que les Israéliens dans 20 ans. Mais une femme tombe enceinte parce qu’elle fait l’amour avec son mari, c’est tout ! »

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