Connue essentiellement pour ses terres fertiles, la région crée la surprise avec son taux de croissance largement supérieur à la moyenne nationale. Secrets d’un boom industriel.
Quelle est la première région du royaume en termes de taux de croissance ? Le Grand Casablanca, serait-on tenté de répondre. Raté. Il s’agit plutôt de Chaouia-Ouardigha. Dans le dernier tableau de bord du Haut commissariat au plan (HCP), la région tient le haut du pavé avec un PIB en croissance de 26% en 2012. Un rythme de croissance qui dépasse de loin – en valeur absolue – le taux enregistré à Casablanca (7,2%). Comment est-ce possible ?
Décrite par l’écrivain américain Kenneth Brown en 1994 comme “une des villes les plus modernes et les plus dynamiques du Maroc”, Settat subissait, au début des années 2000, le retour de manivelle de la disgrâce de son enfant prodige, Driss Basri, tout puissant grand vizir de Hassan II. La région était blacklistée et l’industrie y était réduite à sa forme primaire. La mise en place du Centre régional d’investissement (CRI) en 2002 va lui insuffler une nouvelle dynamique. Surtout quand le grand voisin, le Grand Casablanca, prend un autre virage en termes de développement. “Casablanca étant saturée, toute l’industrie a migré, au fil des années, vers Settat et Berrechid. La capitale économique se tourne de plus en plus vers le secteur tertiaire, confiant ainsi l’industrie à notre région”, explique Saïd Aqri, directeur du CRI de Chaouia-Ouardigha. Résultat : “En 2003, les investissements se chiffraient à quelque 3 milliards de dirhams. En 10 ans, nous avons multiplié ce montant par neuf”, se félicite, notre interlocuteur.
Projets d’avenir
Rien qu’en 2012, une dizaine de sociétés industrielles ont élu domicile à Settat et à Berrechid. On peut citer, entre autres, Léoni, leader allemand dans la fabrication de faisceaux de câbles, ou encore Tecnimede, un groupe portugais spécialisé dans les médicaments génériques anti-cancéreux. Mais l’industrie, bien qu’elle représente désormais 54 % de la valeur ajoutée régionale, n’est pas le seul moteur de croissance de la Chaouia. “Le taux exceptionnel de 2012 a été boosté aussi par les phosphates dont le prix a augmenté au cours de l’année précédente”, nous précise une source du HCP.
La montée en puissance de la région peut-être conjoncturelle, mais une chose est certaine, la région mise tout sur l’industrie. Deux projets de parcs industriels ont été lancés l’année dernière : Settapark et Ecoparc. Objectif : drainer quelque 3,5 milliards de dirhams d’investissements et attirer 300 nouvelles sociétés pour créer 19 000 emplois directs et indirects. L’agriculture n’est pas en reste : “L’étude de faisabilité de l’Agropôle de Settat a été achevée”, nous confie Saïd Aqri. Chaouia capitalise visiblement sur sa terre et ses terrains
Chiffres clés 1,7 million Nombre d’habitants 40 600 DH le PIB par habitant 8,8% Contribution à la richesse nationale 500 Sociétés installées 19 000 Emplois prévus |
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