Egypte. La future Constitution monopolisée par les Frères musulmans et les salafistes

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Les laïcs et les Coptes ont quitté la commission chargée de rédiger la future Constitution. Ils craignent de voir les islamistes, ultra-majoritaires, imposer leurs idées.

“Il s’agit d’écrire la Constitution de l’Egypte, pas celle d’un groupe majoritaire », tempête Ahmed Saïd, chef du parti des Egyptiens libres, une des sections libérales présentes au parlement. A peine formée, la commission de rédaction de la Constitution a été désertée par les partis laïques et l’Eglise copte, mais aussi par l’institution sunnite Al Azhar. En cause : leur sous représentation dans la commission, où la grande majorité des sièges a été attribuée aux Frères musulmans et aux salafistes. Ces derniers répliquent qu’il est tout à fait normal que cette commission reflète la composition du parlement, constitué à plus des deux-tiers par des islamistes. Quoi qu’il en soit, la Constitution s’apprête à “être rédigée en fonction de l’islam politique”, regrette Ahmed Saïd, qui ne peut que s’inquiéter de la décision des Frères musulmans de présenter un candidat à l’élection présidentielle de mai prochain. Pendant des mois, ils avaient pourtant assuré vouloir soutenir un candidat d’union, compatible avec leurs idées, mais pas affilié à leur formation, afin de ne pas donner le sentiment de vouloir accaparer le pouvoir. Ils ont finalement choisi de mettre en avant leur “numéro 2”, Khairat Al Chater, un riche homme d’affaires considéré comme le premier financier de la confrérie. 

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