Boycott: des élus de l'opposition attaquent le gouvernement sur son silence

Lors de la séance parlementaire du 7 Mai, les parlementaires des partis de l'opposition, PAM et Istiqlal, ont reproché au gouvernement son "mutisme" et son "incapacité à répondre aux revendications des boycotteurs". Lahcen Daoudi a répondu en affirmant qu'on ne pouvait plus faire "marche arrière" sur la libéralisation des produits de première nécessité.

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Portant notamment sur la campagne de boycott, la séance de questions orales qui s’est tenue le 7 mai au parlement a été houleuse. Premier élu à interroger le gouvernement sur le sujet, le PAMIste Abdellatif Ouahbi a accusé  le gouvernement de mépriser le peuple marocain. « Des forces du peuple marocain ont appelé au boycott. Le gouvernement ne répond pas à ces revendications. Bien au contraire, les ministres ont insulté le peuple marocain. Ils les ont appelé les étourdis, certains les ont même traités de bétail, » a-t-il déclaré. »Posez leur la question : « pourquoi vous boycottez ? » Ce peuple n’a-t-il pas le droit de discuter avec vous ?,  » a poursuivi Abdellatif Ouahbi. « On vit une dure réalité, c’est que votre gouvernement n’arrive pas à répondre aux revendications des gens, » a-t-il conclu.

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Emboîtant le pas à son collègue député, Nour Eddine Moudiane du Parti de l’Istiqlal a, quant-à-lui, déclaré que « la fuite en avant ne résout rien. »

« Il y a un cafouillage et une incapacité du gouvernement à répondre à ce qui se passe sur les réseaux sociaux, » a encore dit le parlementaire du parti de la balance. « On attendait du gouvernement une réponse franche, mais le silence du gouvernement n’est autre qu’un aveu d’une augmentation généralisée des prix, avant et après ramadan. Le gouvernement ne doit pas se limiter à laisser la libre concurrence s’opérer sur le marché, il doit aussi protéger le pouvoir d’achat des citoyens  » a-t-il poursuivi.

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Le ministre délégué aux Affaires générales Lahcen Daoudi s’est défendu en affirmant que « le gouvernement est innocent, parce qu’il n’y a pas jusqu’à présent de réponse officielle ». Pointant du doigt Mustapha El Khalfi, il interroge : « le porte-parole du gouvernement est devant vous, a-t-il déclaré quelque chose ? »

« Voulez-vous qu’on recule ? Voulez-vous qu’on se remette à subventionner les produits de première nécessité ? Sommes-nous un gouvernement socialiste ?, » s’est défendu le ministre.