Cet événement organisé par le Comité National de Prévention des Accidents de la Circulation (CNPAC), sous la houlette du Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, et en partenariat avec le Programme des Politiques de Transport en Afrique (SSATP), se déroule à Marrakech du 13 au 15 novembre 2018, sous le thème « La Sécurité Routière en Afrique : levier de développement durable ».
Le continent fait en effet face à une réelle crise de sécurité routière qui ne cesse de s’aggraver à un rythme effrayant. Cette crise s’érige en tant que sérieux problème de développement qui donne lieu à de plus en plus de décès, et ce à l’instar du paludisme et du VIH/SIDA. Il fallait donc que la communauté internationale reconnaisse que la sécurité routière s’impose comme un objectif majeur de développement durable pour les décennies, une problématique à laquelle les pays concernés doivent s’attaquer à bras-le-corps afin d’y remédier de manière efficace.
Une initiative telle que ce forum ne peut donc être que saluée, au vu des hécatombes enregistrées chaque année sur les routes marocaines. Un constat effarant partagé par bon nombre de pays africains, et auquel il importait de faire face. D’où l’urgence de tenir une plateforme réunissant aussi bien les autorités gouvernementales et les acteurs publics et privés, que les composantes de la société civile au niveau continental. Objectif : partager et échanger autour des expertises et bonnes pratiques en matière de sécurité routière, et capitaliser de ce fait sur les acquis des uns et des autres dans ce domaine. Ceci bien évidemment afin de conjuguer les similitudes socio-économiques et culturelles entre pays africains, mais surtout d’en faire un vecteur de développement durable, s’inscrivant dans la préservation des nombreuses vies fauchées de manière régulière sur les routes africaines. En effet, et bien qu’affichant un faible taux de motorisation, la région africaine est notoirement reconnue pour son nombre élevé d’accidents mortels. Selon l’OMS, 26,6 pour 100.000 habitants africains sont décédés sur la route en 2015. Une situation amenée à s’accentuer à en croire les projections de l’OMS, qui estime que le nombre de décès sur les routes devrait connaître une recrudescence tragique de 112 %, passant de 243 000 environ en 2015 à 514 000 en 2030.
Il n’est guère étonnant dès lors à ce que les traumatismes dus aux accidents de la route constituent un frein majeur pour le développement en Afrique. Le Rapport mondial stipule que plus de la moitié des personnes tuées sur les routes sont de jeunes adultes âgés entre 15 et 44 ans, qui sont bien souvent le soutien de leurs familles. Par ailleurs, le PIB des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire est également plombé par l’insécurité routière.
Partant, ce 1er Forum est une action plus que bienvenue. Plus de 800 participants de près de 50 pays africains y sont prévus qui se veut d’envergure mondiale, puisque soutenu par moult organisations internationales que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA), le Forum International du Transport (FIT), la Fédération Routière Internationale (IRF), la Banque Mondiale ou encore la Banque Africaine de Développement (BAD). Au programme de ces deux jours de rencontres, la tenue de sessions ministérielles, de panels scientifiques, de workshops thématiques ainsi que de sessions de réunion de l’Alliance mondiale des ONG pour la sécurité routière. Autant de travaux auxquels viennent s’ajouter l’organisation du festival du film de la sécurité routière et d’un salon d’exposition dédié aux différents partenaires.
Il est à rappeler que le Maroc est considéré comme étant un pays africain pionnier en matière de gouvernance et de management stratégique de sécurité routière. La Stratégie Nationale Intégrée de Sécurité Routière 2017-2026 a permis de dégager 5 enjeux stratégiques et cibles visées :
• La gestion de la sécurité routière ;
• Des routes plus sûres ;
• Des véhicules plus sûrs ;
• Des usagers de la route plus sécurisés à travers la formation, la communication et la sensibilisation, l’éducation et le contrôle ;
• Les secours post accident.