L’ambassadeur d’Italie au Maroc, Armando Barucco, qui s’est rendu à Fès le 24 janvier pour l’occasion, a salué la créativité et la dextérité des étudiants. Avant de préciser que ce projet est une passerelle entre la journée du design italien de 2022 et son édition suivante, qui aura lieu le 9 mars prochain.
Soigneusement réfléchies, les pièces exposées ont obéi à un processus de conception spécifique, à partir d’un objet et d’un matériau. Chaque étudiant devait examiner un objet donné afin de lui redonner une nouvelle vie. Ce travail de réflexion a été encadré par Andrea Anastasio au cours de workshops dispensé pendant un mois, et en collaboration avec des artisans de l’ancienne médina de Fès.
Pour Anastasio, cet échange avec les mâalems a permis aux étudiants de renforcer leurs connaissances en matière de compétences manuelles et de s’imprégner de l’expérience des artisans.
Des créations eco-friendly
Cette interaction a notamment abouti à la production d’une collection de carrelage, réalisée à partir de restes de mosaïques et signé M’barek, un étudiant soucieux de proposer une seconde vie aux déchets de zellige qui peuvent avoisiner quatre tonnes par semaine par artisan.
Cet engagement écologique s’est traduit dans d’autres créations, dont celle de Ghita, une étudiante en première année de design qui s’est inspirée des os de la cage thoracique pour concevoir un sac conceptuel sur la base d’une lampe : “J’ai choisi une lampe qui était dans le riad dans lequel on travaillait dans la médina. J’ai joué avec ses formes géométriques pour aller vers quelque chose d’organique. C’est alors que j’ai remarqué sa ressemblance avec la structure des os. J’ai donc réalisé un module de la cage thoracique en aluminium et j’en ai fait un sac. Avec cette pièce, j’ai voulu combiner l’art contemporain avec le savoir-faire traditionnel des artisans, que je remercie.”
Une université tournée vers la Méditerranée
Ayant à cœur de révéler au grand jour les talents de ses étudiants et de leur proposer des formations pour élargir leur horizon, Wafae Belarbi, directrice de l’École Euro-Méditerranéenne d’architecture, de design et d’urbanisme, rappelle la participation de l’Italie dans la naissance de l’école : “L’exposition s’inscrit dans le cadre d’une collaboration très étroite entre le Maroc et l’Italie. En 2015, les gouvernements des deux pays ont fait une déclaration commune annonçant la création d’une école d’architecture au caractère euro-méditerranéen à Fès. La déclaration a été suivie par une convention signée par notre université et celle de la ville de Florence. C’est donc naturellement qu’on accueille des professeurs italiens qui donnent des cours et organisent des séminaires.”
Et d’annoncer que la coopération entre l’Université Euromed de Fès et les institutions académiques italiennes va être davantage renforcée par la création d’un master professionnel en patrimoine et réhabilitation des monuments historiques au Maroc.