De nombreux hauts commis de l’Etat marocains quittent ce monde sans laisser la moindre trace écrite de leur expérience. Mohamed Seddik Maâninou est l’un des rares responsables à raconter ses mémoires pour nous éclairer, entre autres, sur le ministre de l’Intérieur, Driss Basri, toujours omniprésent dans la mémoire collective. Tour à tour traducteur, présentateur, directeur de la télévision nationale, directeur de l’information, puis secrétaire général du ministère, l’homme né en 1944 a collaboré avec la boîte noire du régime de Hassan II durant douze ans.
Lorsqu’il a accédé en 1985 à la tête du ministère de l’Information, Driss Basri l’a géré d’une main de fer pour prendre le contrôle d’un secteur qui lui échappait encore relativement. Dans le cinquième tome de ses mémoires, Ayam Zaman, Maâninou revient sur les agissements du “serviteur du roi” aux humeurs brusques et incontrôlables. Du putsch contre le ministère de l’Information à la mainmise sur la télévision par des gouverneurs aux ordres de Basri, de l’espionnage des journalistes de la presse écrite à la...