Ces nominations traduisent la volonté du roi Mohammed VI de « voir ces institutions accomplir les missions qui leur sont confiées par la Constitution du Royaume » et de renforcer leur rôle dans « la consécration des principes de la bonne gouvernance, de la consolidation de la démocratie participative et de la protection des droits et libertés. »
Elles témoignent également de « l’intérêt accordé par le roi (…) à ces instances, en tant qu’institutions constitutionnelles indépendantes », afin de leur insuffler « une dynamique nouvelle » et de renforcer leur interaction avec les autres institutions nationales dans « le suivi des différentes réformes et grands chantiers que connaît le Royaume. »
Hassan Tariq, Institution du Médiateur du Royaume
Né le 1er janvier 1974 à Bhalil, Hassan Tariq est une figure marquante du paysage politique et institutionnel marocain. Son parcours, jalonné de responsabilités dans les domaines de la diplomatie, de la justice et de l’administration publique, témoigne de son engagement en faveur du renforcement des institutions et du dialogue citoyen.
Docteur en droit public de l’Université Mohammed V de Rabat, il a mené une carrière universitaire en tant que coordinateur du réseau des chefs de départements du Droit public et des Sciences politiques au Maroc, contribuant ainsi à la réflexion académique sur les questions juridiques et institutionnelles.
Avant d’être nommé, en mars 2025, Médiateur du Royaume par le roi Mohammed VI, Hassan Tariq a occupé plusieurs postes de responsabilité. Il a débuté sa carrière en tant qu’inspecteur des impôts au ministère de l’Économie et des Finances entre 1997 et 2002, avant d’intégrer le cabinet du Secrétaire d’État auprès du ministère de la Jeunesse en tant que conseiller (2002-2007). Son engagement politique l’a ensuite conduit à la Chambre des représentants, où il a siégé en tant que député et membre de la commission de la justice, de la législation et des droits de l’homme durant la législature 2011-2016.
En 2019, il a été nommé ambassadeur du Maroc en Tunisie, poste qu’il a occupé jusqu’à sa récente désignation à la tête de l’Institution du Médiateur.
Dans ses nouvelles fonctions, Hassan Tariq ambitionne d’approfondir les acquis de l’Institution et de moderniser ses mécanismes d’intervention en s’appuyant sur la digitalisation et le renforcement de la proximité avec les citoyens. Son mandat vise également à consolider le rôle central du Médiateur dans l’amélioration des relations entre l’administration et le public, en adoptant une approche plus élargie de la médiation.
Mohamed Benalilou, INPPLC
Titulaire d’un master en droit et lauréat de l’Institut supérieur des études judiciaires de Rabat, Benalilou a exercé dans plusieurs juridictions marocaines, notamment au tribunal de première instance de Tanger, à l’ex-Cour spéciale de justice et à la Cour d’appel de Rabat. Son expérience dans le domaine judiciaire l’a ensuite conduit à occuper des postes stratégiques au sein du ministère de la Justice et du pouvoir judiciaire.
De 2012 à 2014, il a été chef du cabinet du ministre de la Justice, ainsi que conseiller en politique pénale, avant d’être nommé directeur des études, de la coopération et de la modernisation (2014-2016). Il a ensuite occupé la fonction de directeur des ressources humaines au ministère de la Justice entre 2016 et 2018, puis celle de directeur du pôle administratif et de la formation au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
En 2018, il est nommé Médiateur du Royaume, un poste où il s’est attaché à renforcer le dialogue entre l’administration et les citoyens. Le 24 mars 2025, le Roi Mohammed VI le nomme président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la Corruption (INPPLC). Fort de son expérience, il entend donner un nouvel élan à cette institution en mettant l’accent sur la prévention, l’éducation et la coordination des efforts avec le pouvoir judiciaire et les autres organes concernés. Il aspire à inscrire la lutte contre la corruption dans une dynamique proactive, en articulant pédagogie, anticipation et sanction pour garantir une gouvernance plus intègre et efficiente.
Abdelkader Amara, CESE
Son parcours académique et professionnel, marqué par une expertise scientifique et un engagement institutionnel de premier plan, a mené Abdelkader Amara à occuper plusieurs postes ministériels stratégiques avant d’être nommé, en mars 2025, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Après un baccalauréat scientifique obtenu en 1979 au lycée Omar Ibn Abdelaziz à Oujda, il poursuit ses études à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II de Rabat, où il décroche en 1986 un doctorat. Désireux d’approfondir ses compétences, il s’installe en France en 1989 avant de rejoindre l’Organisation mondiale des sciences, basée en Suède, où il exerce en tant que conseiller scientifique durant une décennie.
Sa carrière politique prend son essor avec son élection en tant que député, fonction qu’il occupera plusieurs mandats. Il y occupe notamment des rôles clés au sein de la Commission des secteurs productifs et du bureau de la Chambre des Représentants, où il est successivement assesseur et premier vice-président.
Ministre expérimenté, Abdelkader Amara a dirigé plusieurs portefeuilles, notamment ceux du Commerce et de l’Industrie, de l’Énergie, de l’Équipement et de l’Eau, lui conférant une connaissance approfondie des enjeux économiques et infrastructurels du pays. Il est également membre-fondateur de l’Association des parlementaires marocains contre la corruption et a siégé à la Commission administrative du Syndicat national de l’enseignement supérieur.
À la tête du CESE, Amara est investi d’une mission essentielle : renforcer le rôle consultatif de l’institution, en l’articulant davantage avec les priorités gouvernementales et législatives. Son mandat s’annonce axé sur des thématiques cruciales telles que la protection sociale, la jeunesse, le dialogue social et la réduction des inégalités territoriales, tout en consolidant le CESE en tant qu’espace participatif et d’intermédiation sociale.