Lecornu a par ailleurs exprimé sur la radio France Inter “la compassion, l’empathie et le soutien” de la France envers l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré depuis la mi-novembre en Algérie pour atteinte à la sûreté de l’État.
“Ça dit quelque chose des dérives actuelles du gouvernement algérien, et surtout comment la relation avec la France est devenue une rente” en Algérie, a estimé le ministre français.
“Ne pas aimer la France devient un sujet de politique intérieure” en Algérie, a déploré Lecornu, estimant “qu’il fallait qu’on arrive à se sortir de cela”. “On perd du temps, y compris dans la lutte contre le terrorisme”, en particulier dans les pays du Sahel, a-t-il poursuivi.
“On est dans une panne et il faut qu’on arrive à refonder cette relation, sans faiblesse, sans naïveté”, a estimé Sébastien Lecornu.
Les relations souvent en dents de scie entre la France et l’Algérie se sont détériorées depuis l’été dernier avec l’annonce de l’appui de Paris au plan d’autonomie marocain pour le Sahara.
Les rapports entre Paris et Alger se sont encore tendus ces dernières semaines avec la détention en Algérie de Boualem Sansal et l’arrestation en France de plusieurs influenceurs algériens pour apologie de la violence.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s’est dit la semaine dernière “prêt à (se) rendre à Alger pour traiter de toutes les questions”, estimant que “ni la France ni l’Algérie n’avaient intérêt à ce que s’installe une tension durable” entre elles.