Gaza : près de 70% des bâtiments endommagés ou détruits

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, l’offensive israélienne a causé un niveau de destructions “sans précédent dans l’histoire récente”, selon l’ONU. Israël doit encore approuver un accord de cessez-le-feu dans le territoire palestinien annoncé mercredi.

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Photo prise à Gaza le 10 octobre 2023. Crédit: Mohammed Zaanoun / Middle East Images

D’après la dernière évaluation des dégâts du Centre satellitaire de l’ONU (Unosat), au 1er décembre, environ 69% des bâtiments ont été endommagés ou détruits dans la bande de Gaza, soit 170.812 en tout.

Les chercheurs américains Corey Scher et Jamon Van Den Hoek, se basant également sur des analyses satellite mais en utilisant une méthodologie différente, dénombraient 172.015 bâtiments au 11 janvier 2025, ce qui pour eux équivaut à 59,8% des bâtiments de la bande de Gaza.

Depuis le 7 octobre 2023 et l’attaque sans précédent menée par le Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort côté israélien de 1210 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza, l’armée israélienne pilonne sans relâche ce territoire exigu de 365 kilomètres carrés et densément construit.

La campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza a fait jusqu’à présent au moins 46.788 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.

La ville de Gaza, qui comptait 600.000 habitants avant la guerre, a vu près des trois quarts (74,2%) de ses bâtiments touchés. À Rafah, 48,7% des bâtiments sont touchés

D’après les analyses satellite des chercheurs américains, dans le nord, la ville de Gaza, qui comptait 600.000 habitants avant la guerre, a vu près des trois quarts (74,2%) de ses bâtiments touchés.

À Rafah, dans l’extrême sud, grande ville de la bande de Gaza la moins endommagée, 48,7% des bâtiments sont touchés (contre 33,9% en avril). Les façades d’immeubles et les maisons de cette ville à la frontière avec l’Égypte, où les troupes israéliennes sont engagées au sol depuis début mai, sont éventrées ou totalement détruites.

D’après Amnesty International, sur 58 km2 longeant la frontière du territoire palestinien avec Israël, plus de 90% des bâtiments semblent avoir été “détruits ou gravement endommagés” entre octobre 2023 et mai 2024.

15 ans et 50 milliards d’euros pour reconstruire

Les Nations unies ont estimé que la reconstruction du territoire prendrait jusqu’à 15 ans et coûterait plus de 50 milliards d’euros.

Les hôpitaux sont souvent pris pour cible par l’armée israélienne, qui accuse les combattants du Hamas de s’en servir comme bases pour s’abriter ou lancer des attaques. L’hôpital Kamal Adwan, l’un des rares établissements médicaux en état de fonctionnement dans le nord de la bande de Gaza, est “vide” et “hors service”, selon l’OMS, depuis un raid majeur fin décembre.

Seuls au maximum 18 des 36 hôpitaux (50%) sont “partiellement” opérationnels, selon l’OMS, avec une capacité totale de 1800 lits. Le système de santé est “au bord de l’effondrement total”, avait alerté l’ONU le 31 décembre.

83% des mosquées de la bande de Gaza ont été endommagées ou détruites

Pour les lieux de culte, en combinant des données de l’Unosat et la base de données internationale OpenStreetMap (collaborative et en données ouvertes), il ressort que 83% des mosquées ont été endommagées ou détruites.

Les bâtiments scolaires, qui servent de refuge aux déplacés, notamment ceux sur lesquels flotte le drapeau bleu de l’ONU, payent également un lourd tribut, l’armée israélienne accusant le Hamas de les utiliser pour cacher des combattants.

L’Unicef comptabilisait, au 1er décembre, au moins 496 écoles endommagées, soit près de 88% des 564 établissements répertoriés. Parmi elles, 396 ont été directement touchées.

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Selon des images du centre satellitaire de l’ONU, datant du 26 septembre 2024, 68% des surfaces agricoles ont été endommagées, soit 103 km2. Dans le gouvernorat de Gaza Nord, 79%, et dans celui de Rafah, 57%.

La destruction des biens agricoles (comprenant les systèmes d’irrigation, les fermes d’élevage, les vergers, les machines et les installations de stockage) est encore plus importante avec entre 80 et 96% “décimés” dès le début de l’année 2024, selon un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement publié en septembre.

Le réseau routier est lui endommagé à 68% avec au total 1190 km de routes détruites, 415 km sévèrement endommagés et 1440 km modérément endommagés, d’après une “analyse préliminaire” d’Unosat sur des données au 18 août.

En décembre, l’ONU soulignait que “la rapidité et l’ampleur des tueries et des destructions dans la bande de Gaza sont sans précédent dans l’histoire récente”.