Les “dossiers de griefs” dominent largement, représentant 5374 cas, soit plus de 70% des requêtes reçues en 2023. Ces dossiers concernent principalement des conflits entre les citoyens et les administrations publiques.
En parallèle, 1836 dossiers qualifiés de “fichiers d’orientation” ont été classés hors du périmètre d’intervention de l’institution. Quelques demandes de révision et initiatives spontanées ont également été enregistrées, bien que leur nombre reste marginal.
Les données du rapport montrent que les populations en situation de vulnérabilité constituent le groupe le plus concerné, avec plus de 1000 dossiers déposés. Les Marocains résidant à l’étranger (415 dossiers) et les veuves (251 dossiers) suivent dans ce classement.
Cette tendance souligne, selon le Médiateur, un défi structurel pour l’administration publique. Il appelle à un renforcement des mécanismes d’écoute et d’accompagnement pour mieux répondre aux besoins de ces catégories, souvent confrontées à des obstacles dans l’accès à leurs droits.
Sur le plan sectoriel, le rapport souligne que le ministère de l’Intérieur reste en tête des plaintes avec 1447 dossiers, suivi par celui des Finances et de l’Économie (780 dossiers), et celui de l’Éducation nationale, de l’Enseignement préscolaire et des Sports (571 dossiers).
Forsa et Al Haouz en tête
Le programme Forsa, destiné à soutenir les porteurs de projets, a particulièrement contribué à l’explosion des doléances dans le secteur du tourisme, de l’artisanat et de l’économie solidaire : de 11 dossiers en 2022, ce chiffre est passé à 427 en 2023.
Les doléances liées à l’investissement et à l’impact des catastrophes naturelles, notamment les séquelles du séisme d’Al Haouz, occupent une place notable. Pas moins de 109 dossiers liés à ce dernier événement ont été signalés, montrant l’ampleur des besoins de reconstruction et d’indemnisation dans les régions touchées.